Royaume-Uni: Au Moyen-Âge, la peur des morts-vivants aurait entraîné des mutilations de cadavres
ETUDE•Les os mutilés appartenaient à des personnes qui devaient être considérées comme maléfiques, maudites ou rancunières…20 Minutes avec agence
La peur des morts-vivants au Moyen-Age était suffisamment forte pour pousser les habitants du Yorkshire (nord-est de l’Angleterre) à mutiler les cadavres, révèle une étude publiée dimanche dans le Journal of Archaeological Science.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’université de Southampton ont étudié 127 morceaux d’ossements humains exhumés à Wharram Percy, un village déserté au XVIe siècle. Tous les restes étudiés dateraient du XIe au XIVe siècle.
Corps décapités après la mort
Les os ont été découpés, broyés et brûlés dans le but d’« empêcher (les morts) de marcher hors de leur tombe ». Les chercheurs ont vite écarté la possibilité d’un cannibalisme lié à famine ou d’un massacre de personnes étrangères au village.
« Les marques de coupe étaient au mauvais endroit, et l’analyse isotopique des dents a montré que les gens venaient de la même région que les villageois de Wharram Percy » précisent les scientifiques. Les corps auraient également été décapités juste après la mort.
10 personnes maudites
Les os mutilés appartenaient à dix personnes des deux sexes, âgées de 2 à 50 ans. Elles devaient être considérées de leur vivant comme maléfiques ou maudites, ou encore connues pour conserver de la rancune envers leurs voisins.
Les restes mutilés ont été enterrés à l’écart de l’église et du cimetière du village. « Cela nous montre un côté obscur des croyances médiévales et fournit un rappel imagé de la différence entre la vision médiévale du monde et la nôtre », a expliqué au Guardian le biologiste Simon Mays.