Il est un des parfums les plus anciens du monde et son odeur de « vieille église » caractéristique était un secret religieusement gardé. C’était sans compter sur Nicolas Baldovini. Ce chercheur vient, en effet, d’identifier les deux molécules composant la note de fond de l’encens, celle qui reste quand les autres composants les plus volatils se sont évaporés.

« J’ai réussi à l’identifier de manière irréfutable »

Utilisé depuis plus de 6.000 ans dans toutes les civilisations depuis la Mésopotamie, et longtemps transporté par caravanes depuis le pays de la légendaire reine de Saba (sud-ouest de l’Arabie), l’encens, tiré de la sève d’un arbre des bords du golfe d’Aden et de la mer Rouge, avait conservé son secret en raison des très faibles quantités de ces substances odorantes.

« La note de tête et la note de cœur de l’encens étaient connues et n’avaient rien de très original. En revanche, personne ne savait vraiment d’où la note de fond venait et c’est ça que j’ai réussi à identifier de manière irréfutable », précise l’expert de 43 ans, auteur d’une recherche publiée ce mois-ci dans la revue de référence .

Produire à grande échelle et vendre en parfumerie

est ainsi composée de deux « acides olibaniques », du nom latin de l’encens « oliban » et dont la formule permet de reproduire un encens de synthèse.

Un brevet pour l’utilisation de ces deux molécules dans des compositions parfumantes a été déposé avec le négociant et industriel de Vallauris Albert Vieille, partenaire de la recherche. Son objectif : et vendre en parfumerie cet ingrédient cité dans la Bible où il figure parmi les cadeaux offerts par les Rois mages.

DROIT DE REPONSE de la Société ALBERT VIEILLE SAS

« La société Albert Vieille est spécialisée dans les matières premières aromatiques 100 % pures et naturelles. Sa raison d’être est de recréer le lien des êtres humains à la Nature par les matières premières aromatiques dans une entreprise consciente.

C’est dans ce contexte que notre Laboratoire a initié des recherches, dès 2011, pour identifier les molécules caractéristiques de l’odeur de l’encens dans l’huile essentielle d’encens. Cette recherche est menée de façon récurrente sur de nombreuses huiles essentielles - toujours 100 % pures et naturelles - afin de mieux évaluer ce qui en fait la qualité.

Albert Vieille n’a donc pas en projet de « rechercher une méthode éprouvée pour produire à grande échelle et vendre en parfumerie cet ingrédient ». Son domaine d’activité est et restera les produits naturels. »