VIDEO. La sonde Osiris-REx en route vers l'astéroïde Bennu
ESPACE•Si tout va bien, la mission de la Nasa ramènera sur Terre un échantillon en 2023...P.B. avec AFP
La mission est vertigineuse. Lancée avec succès jeudi, file désormais vers l’astéroïde Bennu, pour un voyage de plus de 350 millions de kilomètres qui durera jusqu’en 2018. A la différence de Philae, elle ne va pas ce poser sur ce caillou de 500 mètres de diamètres mais l’étudier, puis déployer un bras qui sera chargé de prélever un échantillon. Et si tout va bien, elle le ramènera sur Terre en septembre 2023. Le rendez-vous est pris.
La fusée Atlas V de la société américaine United Launch Alliance s’est arrachée de son pas de tir jeudi soir, depuis Cap Canaveral. La séparation s’est déroulée comme prévu, et les panneaux solaires ont été déployés avec succès.
Entre 60g et 2kgs de matériaux à ramener
« Le principal objectif d’Osirix-REx est de ramener au moins 60 grammes de matériaux -- et jusqu’à deux kilos-- riches en carbone qui seront prélevés à la surface de l’astéroïde Bennu », explique Dante Lauretta, professeur de science planétaire à l’université d’Arizona, responsable scientifique de cette mission de 800 millions de dollars sans précédent pour la Nasa.
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Ce sera la plus grande quantité de matériaux extraterrestres ramenée par l’agence spatiale depuis le programme Apollo (1969-1972), quand les astronautes américains avaient rapporté au total 362 kilos de roches lunaires. « Nous espérons que ces échantillons contiendront des molécules organiques datant des débuts du système solaire, il y a 4,5 milliards d’années, qui pourraient fournir des informations et des indices précieux sur les origines de la vie », dit-il.
Un contact de quelques secondes
Une fois dans le voisinage de l’astéroïde, les instruments à bord du vaisseau permettront de le cartographier en 3D, d’identifier les minéraux et substances chimiques se trouvant à sa surface et de sélectionner un site où prélever des échantillons. Pour ce vol de reconnaissance, le vaisseau s’approchera à 240 mètres de Bennu.
En juillet 2020, la sonde touchera l’astéroïde pendant seulement trois à cinq secondes à l’aide d’un bras de trois mètres de long pour ramasser des roches et de la poussière avec une sorte d’aspirateur dont le concept a été inventé par un ingénieur de Lockheed Martin… dans son garage. Les matériaux prélevés seront stockés dans une capsule et le vaisseau quittera la voisinage de l’astéroïde en mars 2021 pour un périple de retour vers la Terre de deux ans et demi.
Un exploit déjà réalisé par les Japonais
Alors qu’Osiris-REx sera proche de notre planète en septembre 2023, la capsule contenant les échantillons de Bennu sera éjectée du vaisseau spatial et se posera en douceur, freinée par des parachutes, dans l’ouest des Etats-Unis, près de Salt Lake City.
Les échantillons seront ensuite transportés dans les locaux de la Nasa à Houston.
Le vaisseau Osiris-REx restera lui en orbite autour du soleil. Cette mission jettera les bases de futures explorations d’astéroïdes et d’autres petits corps célestes dans le système solaire.
Elle devrait notamment permettre de vérifier l’hypothèse la plus généralement acceptée selon laquelle ce type d’astéroïde a apporté l’eau et les matériaux précurseurs de la vie sur la Terre. En cas de succès, Osiris-REx sera la deuxième mission à ramener un échantillon prélevé sur un astéroïde : la mission japonaise Hayabusa avait réussi cet exploit en 2010.