SERIE (1/8)Question (pas si) bête: Pourquoi la mer est-elle bleue?

Question (pas si) bête: Pourquoi la mer est-elle bleue?

SERIE (1/8)Les questions les plus simples sont parfois les meilleures…
Céline Boff

Céline Boff

C’est l’été, le corps se relâche et l’esprit a enfin le loisir de se recentrer sur des questions existentielles. Du type : mais pourquoi la mer est-elle bleue ? C’est la première interrogation de notre série estivale consacrée aux « Questions (pas si) bêtes ». La preuve.

Le constat

L’eau est transparente. Y compris celle qui provient de la mer. Il suffit d’en prendre un peu entre ses mains ou d’en remplir un seau pour s’en convaincre. Et pourtant, la mer comme l’océan sont bleus. Dame nature (ou Dieu si vous préférez) n’ayant pas pris la peine d’installer de gigantesques liners sous nos étendues salées, d’où provient ce bleu ? Et pourquoi est-il si variable, s’échelonnant du turquoise au marine selon les contrées aquatiques ?



L’explication

C’est une « simple » question d’optique. Et tout est lié, non pas à la couleur du ciel, même si ce dernier peut jouer un rôle par temps clair, mais au soleil. Celui-ci diffuse sur la Terre une lumière blanche, elle-même composée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Et la mer ne « traite » pas de la même manière chacune de ces couleurs : « Elle absorbe fortement les grandes longueurs d’onde – soit le jaune, l’orange et le rouge – et bien plus légèrement le bleu, qu’elle diffuse en plus très largement », détaille Francis Gohin, chercheur au Laboratoire d’écologie pélagique au centre Ifremer Bretagne à Brest.

Pour résumer, la mer n’est donc pas bleue, c’est la lumière qu’elle réfléchit qui l’est. Mais pourquoi ce bleu n’est-il pas toujours le même ? Bien sûr, la profondeur joue. Si l’eau est claire, la couleur du petit fond influera sur celle de l’eau. Ainsi, un sable très clair donnera par exemple un aspect turquoise à certains lagons. Mais même au large, à partir de 20 mètres de profondeur et plus, certaines étendues sont turquoises. La faute (ou plutôt grâce, parce que c’est quand même joli) « aux coccolithophores, un groupe de phytoplancton à squelette de carbonate de calcium qui donne aux eaux un aspect bleu laiteux », nous explique l’expert.

Un lagon. Illustration.
Un lagon. Illustration. - Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA

Quand la mer tire sur le vert, c’est aussi à cause d’une autre sorte de phytoplanctons, ces micro-algues qui vivent en suspension dans l’eau. « Elles absorbent le bleu de la lumière via leurs pigments chlorophylliens pour effectuer leur photosynthèse et décalent donc la couleur de l’eau en sortie vers des longueurs d’onde un peu plus longues comme le vert », précise Francis Gohin.

Quant à la couleur jaunâtre de la mer, elle apparaît souvent après des phénomènes tels que les marées ou les tempêtes, qui viennent remuer les matières minérales (sables, cailloux, etc.), alors en suspension. Il est enfin parfois possible d’observer des « marées rouges ». Pas celles causées par les hommes qui abattent des dauphins ou des baleines.

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Non, non, ces marées rouges que nous voulons évoquer s’effectuent naturellement à cause des dinoflagellés, des micro-organismes souvent nocifs – en tout cas, 80 des 300 espèces de dinoflagellés à l’origine des marées rouges sont nocives.

Bon à savoir

La couleur de la mer est une donnée capitale. Les scientifiques la suivent de près, à travers des capteurs embarqués sur des satellites, comme Sentinelle-3, lancé en février dernier par l’Agence spatiale européenne. « Il fait 14 fois le tour de la Terre en une journée, ce qui nous permet d’observer le cycle du phytoplancton sur l’ensemble de la planète », se réjouit Francis Gohin. Car ces micro-algues sont essentielles : elles sont pour les mers l’équivalent de nos prairies, à la fois flore productrice d’oxygène et faune alimentaire pour de nombreuses espèces.



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