La planète Mars émerge d'un long âge glaciaire, selon des scientifiques
ESPACE•Leur recherche permet de mieux comprendre les variations climatiques de la Planète rouge, et en quoi elles diffèrent de l'évolution du climat terrestre...M.C. avec AFP
Sur la Planète rouge, les glaces auraient commencé à reculer il y a 370.000 ans. Mars émerge en effet d'une longue période glaciaire, selon des mesures de ses calottes de glace polaires, ce qui pourrait aider à déterminer quand la quatrième planète de notre système solaire a été habitable. Cette découverte est basée sur des observations faites avec un radar à bord du Mars Reconnaissance Orbiter de la Nasa qui orbite la planète depuis dix ans.
La recherche, publiée jeudi dans la revue américaine Science, permet de mieux comprendre les variations climatiques au cours du temps et en quoi elles diffèrent de l'évolution du climat terrestre. Comme sur la Terre, Mars connaît des cycles saisonniers mais qui sont plus longs, ce qui agit sur la distribution de la glace.
Une accumulation de 87.000 kilomètres cube de glace, la plupart au pôle nord
Ces cycles pourraient aussi être plus prononcés sur la planète rouge. Cela s'explique par le fait que l'axe de rotation de Mars connaît de bien plus grandes variations allant jusqu'à 60 degrés sur des périodes s'étendant sur des centaines de milliers à des millions d'années. En comparaison, l'axe autour duquel tourne la Terre n'a varié que de 2 degrés sur les mêmes périodes.
Cette grande variabilité de son axe de rotation détermine les quantités de rayonnement solaire atteignant les différentes latitudes à la surface de la planète et y détermine la stabilité de la glace. Avec le réchauffement aux latitudes moyennes, les glaces se sont accumulées aux pôles.
Depuis la fin du dernier âge glaciaire il y a 370.000 ans environ, les chercheurs, dont Isaac Smith du Southwest Research Institute à Boulder dans le Colorado, ont calculé, en mesurant l'épaisseur de la calotte polaire, qu'il y avait eu une accumulation de 87.000 kilomètres cube de glace, la plupart au pôle nord. Ce volume est équivalent à une épaisseur de 60 centimètres si elle recouvrait l'ensemble de la planète.
«L'étude de la glaciologie sur Mars est importante pour l'exploration humaine»
Ces résultats permettent de comprendre l'histoire de l'accumulation de la glace aux pôles en fonction des axes de rotation de la planète et de ses orbites autour du soleil, estiment ces scientifiques. Ils faciliteront aussi l'élaboration de nouveaux modèles climatiques prenant en compte le mouvement des glaces entre les pôles et les latitudes moyennes durant les cycles climatiques.
Toutes ces données sont cruciales avant d'espérer poser un jour le pied sur Mars, alors que la Nasa envisage une première mission habitée vers la Planète rouge à l'horizon des années 2030. «L'étude de la glaciologie sur Mars est importante pour l'exploration humaine de la planète dans le futur, explique Isaac Smith, car l'eau sera essentielle pour permettre l'établissement d'un avant-poste habitable».