La courbe du mal du siècle est-elle en train de s'inverser? Sur les 20 dernières années, les cas de démence, comme la maladie d'Alzheimer, auraient baissé de 20% au Royaume-Uni chez les plus de 65 ans, selon une étude britannique portant sur 5.000 personnes publiée dans Nature mardi. Mais la réduction concerne presque exclusivement les hommes, alors que les chiffres sont stables chez les femmes, sans que les scientifiques sachent exactement pourquoi.

Les chercheurs ont étudiés deux échantillons similaires en 1990 et en 2010, sur les mêmes zones géographiques. Les méthodes de détection ont fait de gros progrès mais n'expliquent pas la disparité entre les sexes, avec une réduction des cas de 41% chez les hommes et de 2,5% chez les femmes. Selon leurs projections, cela se traduit par 210.000 nouveaux cas de démence par an au Royaume-Uni, avec 135.000 femmes et 74.000 hommes.

Amélioration des facteurs environnementaux

Pourquoi y a-t-il un tel écart? Les chercheurs en sont réduits aux spéculations. Selon Carol Brayne, professeur de santé publique à Cambridge, les facteurs environnementaux ont changé en 20 ans, notamment avec une diminution de la consommation d'alcool et de tabac, qui se traduit par une amélioration «des systèmes vasculaires», qui semblent jouer un rôle pour certains types de démences. Et parce que les hommes avaient globalement une plus mauvaise hygiène de vie, ils avaient plus de marge de progression.

Plus globalement, l'étude semble confirmer ce que des chercheurs danois et américains ont constaté: que le taux de démence est à la baisse dans les pays riches. Outre l'hygiène de vie, les personnes âgées sont globalement plus actives physiquement mais aussi intellectuellement, ce qui stimule leurs fonctions cognitives. Bref, on en revient à un bon sens millénaire: un esprit sain dans un corps sain.