ASTRONOMIEEspace: Les cinq mots de l’année spatiale 2016

Espace: Les cinq mots de l’année spatiale 2016

ASTRONOMIEGalileo, Philae, Thomas Pesquet, Microcarb ou Space X pourraient (encore) faire parler d'eux cette année...
Romain Scotto

R.S.

Toujours apprêté et jonglant à l’envi avec les acronymes propres au langage de l’espace, Jean-Yves Le Gall, le président du Centre national d’études spatiales (Cnes) a présenté les grands enjeux de l’année spatiale à venir, lundi midi. Avec Galileo, Philae, Thomas Pesquet, Microcarb ou Space X, les scientifiques ne devraient pas s’ennuyer…

Galileo. Pour le système de géolocalisation européen, destiné à concurrencer le GPS, l’année 2016 sera celle de la mise en service. Pour cela, une vingtaine de satellites doivent être mis en orbite. 12 le sont déjà. Au deuxième semestre, 4 autres seront envoyés dans l’espace, avant un dernier envoi permettant à Galileo d’être commercialisé. Les premiers clients pourront alors tester un système en test depuis fin 2005 avec le lancement des deux premiers satellites. Pour quelle efficacité ? « Avec le GPS, vous savez où se trouve un train. Avec Galileo, vous saurez sur quelle voie vous vous trouvez exactement », illustre Jean-Yves Le Gall qui promet les premiers services à la fin de l’année.

MicroCarb. Dans la pure lignée du travail effectué en amont de la Cop21, voici l’opération destinée à mesurer sur le terrain spatial les émissions de gaz à effet de serre. En clair, vérifier in situ que les engagements pris par les Etats sur leurs émissions de CO² seront bien respectés. La France travaille donc sur l’instrument de mesure idéal permettant la compréhension du cycle du carbone. MicroCarb assurera également en complément la mesure du méthane, deuxième gaz à effet de serre dont les émissions sont très mal connues. L’avancée des recherches sur cet outil technologique devrait déboucher sur un lancement prévu en 2020, depuis la base de Kourou en Guyane.

Vol habité. Le 16 novembre prochain, un Français prendra le chemin des étoiles. Thomas Pesquet décollera depuis Baïkonour (Kazakhstan) pour la station internationale ISS à 2.000 km au-dessus de nos têtes où il passera 6 mois. Sa mission baptisée « Proxima » lui permettra d’effectuer près de 200 expériences scientifiques, en physiologie humaine, physique des fluides, science des matériaux ou de physique fondamentale avec l’installation à l’extérieur de l’ISS de l’horloge atomique Pharao. Celle-ci doit notamment porter la précision de la seconde à 16 décimales et tester la théorie de la relativité générale.

Philae. Le petit robot d’exploration de la comète Tchouri était la star de l’année spatiale 2015. Mais il n’a pas fini de faire parler de lui. « Les résultats de ses analyses vont nous occuper pendant les dix prochaines années. Voire plus », indique le patron du Cnes. En revanche, difficile d’envisager une reprise d’activité du module qui n’a pu être contacté par les scientifiques depuis juillet dernier. Ses batteries sont à plat et l’ensoleillement n’est pas suffisant pour les recharger puisque Tchouri s’éloigne du soleil. « La probabilité que l’on ait un contact diminue au fur et à mesure que le temps avance mais on ne peut pas dire aujourd’hui que c’est définitivement terminé », indiquait récemment Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au Cnes. Les scientifiques se donnent jusqu’à la fin du mois de janvier pour enterrer les derniers espoirs de réveil.

Innovation. En matière d’investissement spatial annuel, la France est toujours le deuxième pays au monde. Avec 37 euros par an dépensés par habitant, elle n’est devancée que par les Etats-Unis. Les principaux postes d’innovation technologique du Cnes, dont le budget dépasse les 2 milliards d’euros porteront notamment sur l’exploration des méga-constellations, la propulsion électrique, et les lanceurs réutilisables. Un dernier domaine dans lequel l’entreprise privée américaine Space X, dirigée par le milliardaire américain Elon Musk, a pris un peu d’avance avec le développement de son Falcon 9. Le 21 décembre dernier, cette fusée avait mis en orbite des satellites avant de revenir en un seul morceau sur Terre. A l’avenir, cette avancée pourrait permettre de réduire de façon importante le coût des lancements dans l’espace.