Une sonde pour voir la face cachée de la Lune
Depuis la guerre que Russes et Américains se livrèrent dans les années 60 pour observer la Lune, puis y faire alunir des sondes en douceur et envoyer des hommes sur le sol lunaire, notre « satellite naturel » ne semblait plus intéresser les chercheurs. Po© 20 minutes
Depuis la guerre que Russes et Américains se livrèrent dans les années 60 pour observer la Lune, puis y faire alunir des sondes en douceur et envoyer des hommes sur le sol lunaire, notre « satellite naturel » ne semblait plus intéresser les chercheurs. Pourtant, des énigmes demeurent, notamment sur l’origine de la Lune. Est-elle la petite fille de la Terre, expulsée de l’atmosphère à la suite de l’impact d’un corps (peut-être de la taille de Mars) et qui se serait mise en orbite autour de la Terre ? Ou s’agit-il d’un corps étranger qui aurait été piégé par la force gravitationnelle de notre planète ? Pour en avoir le coeur net, l’Agence spatiale européenne (ESA) va lancer une sonde, Smart-1, chargée d’analyser plus finement que jamais les composants lunaires. Cette sonde aurait dû être envoyée en août à bord d’Ariane 5, mais le tir a été reporté. Il pourrait finalement avoir lieu à la fin du mois de septembre. Libérée par la fusée, la sonde mettra seize longs mois pour rejoindre son orbite lunaire. Smart-1 est équipée d’un moteur révolutionnaire, de type ionique : elle utilise l’électricité générée par les panneaux solaires pour produire un faisceau de particules chargées, qui « poussent » la sonde en avant. Pesant 367 kg, Smart-1 est dotée d’imageurs et de spectromètres dans l’infrarouge, qui devraient notamment lui permettre de déceler la présence de glace hydrique dans les cratères lunaires situés près des pôles, et de cartographier la répartition des éléments chimiques à sa surface. L’orbite de la sonde lui offrira des angles de vue inédits par rapport aux sondes lunaires envoyées par le passé. « Les données recueillies permettront de valider les modèles, précise Franco Bonacina, porte-parole de l’ESA. Si beaucoup d’éléments sont semblables à ceux qu’on trouve ou qu’on trouvait sur Terre, alors on pourra en conclure que la Lune est un morceau de la Terre. »