Ma thèse en 180 secondes: Victoire belge pour un concours plein d’humour

Ma thèse en 180 secondes: Victoire belge pour un concours plein d’humour

RECHERCHELa deuxième finale internationale du concours de thésards s’est tenue jeudi soir à Paris…
Nicolas Bégasse

Nicolas Bégasse

«Rendre la science sexy. » Tel était le mot d’ordre, lancé par le maître de cérémonie Mathieu Vidard, de cette deuxième finale internationale du concours Ma thèse en 180 secondes qui s’est tenue jeudi soir à Paris. Devant les statues de Descartes et Pascal du Grand amphithéâtre de la Sorbonne, seize candidats francophones venus du monde entier ont expliqué le sujet de leur thèse en termes clairs et souvent avec humour.



Et ils avaient fort à faire : avec des sujets aussi abscons que « Synthèse et évaluation biologique de nouveaux systèmes hétérocycliques comportant les motifs Indazoles et Benzimidazoles », d’un des finalistes représentant le Maroc, il fallait savoir manier la pédagogie et la vulgarisation.

Look surprise pour le président du jury

Pas de souci pour nos candidats, qui ont discouru sans faillir au cours d’une soirée retransmise en direct sur le Web, rythmée par les applaudissements nourris d’un public venu nombreux et par les dessins fendards de Marion Montaigne, elle-même spécialiste de la vulgarisation scientifique. L’auteure de Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) s’est délectée de la complexité des sujets, riant des petites difficultés techniques subies pendant la soirée et se payant même gentiment la tête de 20 Minutes.

(c) Marion Montaigne

Au-delà du public, c’est le jury que devait convaincre chaque candidat pour remporter un des trois prix récompensés d’un chèque de 750 à 1.500 euros et de l’assurance d’une belle visibilité auprès des mondes de l’université et de l’entreprise. Cédric Villani, homme présidant un jury de femmes, impeccable dans un costume trois-pièces surplombé d’une barbe qu’on ne lui connaissait pas, a averti les thésards qu’il les jugerait sur trois critères : la force de conviction, la vulgarisation et la construction du discours.

Rires et blague belge

Trois critères qu’ont remplis les trois lauréats : Abdelkader Meni Mahzoum, 3e prix plein de bagout qui concluait son exposé en parlant des « pommes qui ont changé le monde : celle de Blanche-Neige, celle de Newton, celle de Steve Jobs et peut-être, ma pomme » ; Alexandre Artaud, 2e prix et prix du public qui a mis à bon escient son expérience du théâtre, faisant rire la salle avec le portrait du thésard puceau dressé en filigrane de son stand-up ; et le 1er prix Adrien Deliège, de l’université… de Liège, avec sa belle métaphore des phénomènes climatiques aussi prévisibles qu’une impro musicale

« Voir défiler la francophonie à un tel rythme, c’était émouvant », a confié le président du jury en fin de soirée. Il faut dire que huit nationalités étaient représentées, avec des accents venus du continent africain et du Québec en passant par la Belgique – avant que la Suisse ne vienne grossir les rangs l’an prochain. Une diversité également saluée par Najat Vallaud-Belkacem, la ministre se disant – dans un discours final de moins de 180 secondes — « ravie qu’un Marocain, un Français et un Belge soient lauréats ». Le grand vainqueur, lui, a assuré qu’il allait poursuivre sa thèse, mais qu’il allait « d’abord boire un verre ».