EDUCATIONLes dissections de souris dans les collèges et lycées, c'est fini

Les dissections de souris dans les collèges et lycées, c'est fini

EDUCATIONLe ministère de l'Education a annoncé que les dissections de souris sont désormais interdites dans toutes les classes jusqu'au baccalauréat...
Mathieu Bruckmüller

M.B.

Finis les évanouissements et les moues dégoûtées. Depuis fin novembre, les dissections de souris sont désormais interdites dans toutes les classes jusqu'au baccalauréat, une décision du ministère de l'Éducation saluée lundi par Antidote Europe, une association à but non lucratif de défense animale créée par des chercheurs issus du CNRS.

>> Une collégienne lance une pétition contre la dissection en classe

Les travaux pratiques de biologie «peuvent être réalisés sur des invertébrés (...) à l'exception des céphalopodes (...) et sur des vertébrés ou sur des produits issus de vertébrés faisant l'objet d'une commercialisation destinée à l'alimentation», a écrit le ministère dans une lettre envoyée à tous les recteurs d'académie citée par Antidote Europe dans un communiqué.

«Des outils pédagogiques sans animaux»

«Cette interdiction concerne donc les animaux vertébrés (souris, grenouilles, poussins...) élevés dans le seul but de les disséquer en classes de biologie de l'enseignement général», précise l'association de défense animale. Et d'ajouter que «de nombreux outils pédagogiques sans animaux sont disponibles pour les cours de SVT de tous niveaux et même pour les cours de médecine vétérinaire».

Selon le ministère de l'Education, les élèves pourront à l'avenir s'exercer sur des modèles synthétiques ou plastinisés. Interrogé par Le Monde, André Ménache, directeur scientifique d'Antidote Europe explique que «la plastination est une méthode de conservation qui consiste à remplacer les fluides organiques d'un animal par du silicone. Le résultat permet de mieux percevoir les systèmes sanguins ou nerveux d'une souris par exemple, sans avoir à en tuer des dizaines pour les besoins d'un cours. Un seul modèle suffit pour 200 utilisations».

Une transposition pas très claire

Une directive européenne de 2010 interdisait déjà les dissections en classe, mais «la transposition en droit français de la directive européenne 2010/63/UE ne semblait pas tout à fait claire aux différentes personnes concernées. C'est pourquoi cette lettre du ministère de l'Éducation nationale était nécessaire et attendue», poursuit le communiqué de l'association. «Cette interdiction est un soulagement. La France est en retard sur les autres pays européens concernant la dissection et ses objecteurs de conscience au sein des classes. Nous recevons souvent des jeunes qui se demandent comment faire pour échapper à cette pratique sans risquer d'être exclus du cours. On leur conseille de parler des méthodes alternatives à leurs professeurs», abonde André Ménache auprès du Monde.