L'astronaute Chris Hadfield de retour sur Terre en «super-héros»
SCIENCES•Après cinq mois dans la Station spatiale internationale, le commandant de l'ISS a raconté avec humour son séjour en apesanteur...20 Minutes avec AFP
L'astronaute canadien Chris Hadfield, tout juste revenu sur Terre mardi après cinq mois dans la Station spatiale internationale (ISS), s'est senti comme un «super-héros» grâce à l'apesanteur, mais aussi comme un «rat de laboratoire humain», a-t-il confié jeudi. En grand communicateur poétique, chanteur et guitariste, révélé par son troisième séjour dans l'espace, l'astronaute a évoqué avec émotion les parfums de la steppe kazakhe, celles du printemps, senties dès l'ouverture du sas de la capsule de descente russe qui l'a ramené sur Terre.
S'exprimant depuis le centre spatial américain de Houston, lors d'une conférence de presse télédiffusée par l'Agence spatiale canadienne, l'astronaute moustachu a raconté avec humour comment il s'adaptait à nouveau à la vie normale. «Les symptômes ressentis sont ceux du vieillissement. Mes vaisseaux sanguins ont durci, mon système cardiovasculaire a changé... La pression artérielle et toutes ces choses ont changé. Tout cela est en train de se réadapter. Des chercheurs observent comment le corps contrôle tout cela. Je suis un rat de laboratoire. Mais un rat de laboratoire humain, grandeur nature», a-t-il dit.
«J'ai pu sentir le poids de mes lèvres et de ma langue»
«Juste après avoir atterri, j'ai pu sentir le poids de mes lèvres et de ma langue. Je devais changer la manière de parler. Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais appris à parler avec une langue qui ne pesait rien», a confié l'ex-commandant de la Station spatiale internationale. «L'apesanteur est un super-pouvoir. Vous pouvez voler, sans effort. C'est un sentiment merveilleux, libérateur. Mais la réalité de la vie de chacun est ici, sur la Terre», a-t-il expliqué dans ce style clair et imagé qui lui a valu près d'un million d'abonnés sur Twitter.
A l'atterrissage, «nous avons heurté le sol comme dans une collision automobile. Une personne était sur le plancher, une sur une paroi et une suspendue au plafond. J'étais le gars suspendu au plafond», a poursuivi Hadfield. «Tom (l'astronaute américain Tom Marshburn) a regardé par la fenêtre et il y avait là de la terre, et de l'herbe, là où quelques instants auparavant on voyait l'espace. Puis, dès que les techniciens des secours ont commencé à ouvrir le sas, l'air de la Terre a commencé à entrer et nous avons senti le parfum de la steppe», a encore raconté l'astronaute.