Soleil et peau: Tout n'est pas bon dans le rayon
SANTÉ•xposer sans précautions sa peau aux rayons du soleil augmente le risque de cancer...Lucie Romano
En France, on l'aime dorée. La peau s'expose au premier rayon de soleil. Un teint hâlé donne bonne mine. Mais fait aussi courir à notre peau un danger parfois mortel. Les cancers de la peau sont en forte augmentation en Europe et en France depuis vingt ans. Et tous les professionnels de la santé sont d'accord pour établir un lien avec la progression de l'exposition au soleil.
A l'occasion de la Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau, qui aura lieu partout en France ce jeudi, pour la quatorzième année consécutive, le Syndicat national des dermatologues vénéréologues veut frapper les esprits avec ces chiffres: 70.000 nouveaux cas de carcinomes cutanés (qui se soignent bien, mais peuvent laisser des cicatrices). Il prend la forme d'un petit bouton ou d'une croûte blanche. S'il s'installe plus de deux mois, sur la peau, surtout après l'âge de 50 ans, il faut consulter.
10.000 cas de mélanomes par an
Bien plus grave, le mélanome. Près de 10.000 nouveaux cas sont répertoriés tous les ans. La tumeur est maligne, et si on l'enlève trop tard, le cancer peut évoluer en métastase. 1.620 patients en meurent chaque année, selon l'Institut national du cancer. A quoi ressemble un mélanome? Le plus souvent, c'est un grain de beauté comme un autre. «Il n'est pas spécialement gros ni en relief, mais plutôt plat, rappelle la dermatologue parisienne Isabelle Dousset-Faure. Il est de forme irrégulière et a plusieurs couleurs mélangées.»
Le soleil augmente les risques surtout pour les peaux les plus claires. La spécialiste appelle à sortir du «culte du bronzage». Ses conseils: éviter toute fréquentation assidue des cabines de bronzage et leur rayonnement artificiel très riche en UVA, se couvrir de crème solaire à très haute protection, mais surtout de vêtements, y compris pour les activités quotidiennes de plein air. Et puis, très important : protéger sa peau dès l'enfance. «On nous distribue une carte de crédit à la naissance qu'on utilise sans se rendre compte toute sa vie. On dépense de grosses sommes avec un séjour aux Maldives, et plein de petites sommes tous les jours. A la fin, on paie cher l'addition!».