L'aspartame augmenterait le risque d'accouchement prématuré
SANTE•Des scientifiques, gynécologues et pédiatres regroupés au sein du Réseau environnement santé ont envoyé une lettre au ministre de la Santé pour qu'il alerte les femmes enceintes sur le sujet...Bérénice Dubuc
Une femme enceinte buvant une canette de boisson gazeuse avec édulcorants par jour augmenterait le risque d'accouchement prématuré de l'enfant de 27% et de 78% si elle en consomme quatre. C’est sur la base de l’étude danoise qui a publié l’an dernier ces chiffres alarmants que le Réseau environnement santé a écrit au ministre de la Santé, Xavier Bertrand.
Dans ce courrier, ces scientifiques demandent à Xavier Bertrand de donner suite aux propos qu’il a tenu le 16 octobre dernier -il avait alors dit «s’il y avait un rapport qui disait clairement "[l’aspartame] représente un danger, il faut retirer", je n’hésiterais pas à le faire»- et de prendre en considération l’étude danoise pour alerter les femmes enceintes sur les risques d'accouchement prématuré si elles consomment de l'aspartame.
«Il nous semble que le doute devrait profiter au consommateur»
«Depuis la publication de l’étude danoise, plusieurs études sont venues confirmer les risques pour la santé consécutifs à la naissance prématurée tardive», souligne la lettre. «Les données scientifiques sont suffisantes pour agir, c’est-à-dire, à tout le moins, pour diffuser des conseils de prudence auprès des femmes enceintes.» Et de conclure: «Vous avez déclaré, à propos de l’affaire du Mediator, que le doute devait désormais profiter au malade. Dans le cas présent, il nous semble que le doute devrait profiter au consommateur.»
Le docteur Pierre Marès, chef du service de gynéco-obstétrique au CHU de Nîmes et signataire de cette lettre adressée au ministre, a ainsi expliqué sur Europe 1 que l’objectif de ce courrier était d’inciter le ministre à «prendre une position claire sur cette information». Il explique qu’adresser un message de prévention aux femmes enceintes pourrait permettre de réduire le nombre de naissances prématurées.
Le Réseau environnement santé, détaille dans une note jointe à la lettre les conséquences sanitaires pour les enfants nés prématurés, telles que «des retards de développement deux fois plus importants à l’âge de deux ans», «un risque d’autisme multiplié par cinq», «une morbidité respiratoire augmentée», «une vulnérabilité infectieuse aux germes», ainsi qu’«un risque significatif de dépression à la naissance multiplié par 1,7».