CANCER DU SEINLe dépistage systématique fait polémique

Le dépistage systématique fait polémique

CANCER DU SEINUn livre relance le débat sur le surdiagnostic...
Lucie Soullier

Lucie Soullier

Un pavé dans la mare d'octobre rose. Alors qu'est lancée depuis quelques jours la campagne de dépistage organisé du cancer du sein, pour les femmes de 50 à 74 ans, le livre de Rachel Campergue* relance le débat sur sa pertinence. Elle-même confrontée à l'insistance des médecins pour lui faire passer une mammographie dès ses 42 ans, cette kinésithérapeute de formation a voulu enquêter.

Les études se contredisent

Dans son ouvrage à paraître jeudi, elle dénonce l'infantilisation des femmes, la prévention oubliée et, surtout, lève le voile sur l'argument majeur des «douteurs»: le surdiagnostic. A savoir la détection et donc le traitement de petites tumeurs peu évolutives qui n'auraient jamais fait parler d'elles durant la vie du patient.

Le monde médical ne nie pas le problème. En novembre, le congrès de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire sera d'ailleurs consacré au sujet. Mais beaucoup considèrent que la balance reste en faveur du dépistage organisé. Le problème: les études sur le sujet se contredisent. «Je ne suis pas contre la mammographie, affirme Rachel Campergue. Il n'y a pas à être pour ou contre, ce n'est pas un parti politique. Je dénonce simplement le manque d'information des femmes, poussées vers un dépistage organisé sans même disposer de toutes les données pour faire leur propre choix.»

*No Mammo?, de Rachel Campergue. Editions Max Millo, 21,90 euros.