Alzheimer: Un traitement porteur d'espoir mais menacé
SANTÉ•e Donézépil limiterait l'atrophie cérébrale selon une étude récente, mais son efficacité est déjà en cours d'étude...J. M.
Protéger l’hippocampe. Tel est le fabuleux pouvoir du Donézépil, si l’on en croit le professeur Bruno Dubois. Ce neurologue de la Pitié-Salpêtrière a présenté au Parisien les résultats d’une étude qui démontre que ce traitement, commercialisé sous le nom d’Aricept, diminue l’atteinte de cette zone du cerveau au nom d’animal aquatique et qui joue un rôle central dans la mémoire. Et pourtant, le médicament pourrait bientôt être déremboursé.
Le Donézépil n’est pas un de ces traitements expérimentaux révolutionnaires. Il est même déjà prescrit aux malades atteints de la maladie d’Alzheimer pour limiter l’évolution des troubles de la mémoire. Pour son étude, Bruno Dubois l’a administré à des patients en tout début de maladie, et les résultats se sont montrés probants: chez ceux qui ont reçu ce médicament (les autres ayant reçu un placebo), l’atrophie de l’hippocampe a été de 45% moins importante.
Réévaluation cruciale
Les résultats de cette étude, menée pendant un an auprès de 174 personnes, pourraient cependant arriver trop tard. La Haute autorité de santé réévalue actuellement le «service médical rendu» (SMR, c'est-à-dire l’efficacité) du Donézépil et des trois autres traitements donnés dans le cadre d’Alzheimer. La commission de transparence de la HAS aurait décidé, selon le quotidien, de revoir à la baisse le SMR des quatre molécules, et donc leur taux de remboursement (actuellement 100%).
Reste à savoir si la HAS laissera le bénéfice du doute au Donézépil. «Malheureusement, on n’a pas encore de traduction clinique de cette amélioration», tempère toutefois le professeur Bruno Dubois dans le Parisien. En effet, si l’atrophie de l’hippocampe semble limitée par la prise précoce du traitement, la limitation des troubles de la mémoire reste à démontrer, puisque le traitement a été administré à des personnes qui n’en souffraient pas encore.