L'Inspection des affaires sociales appelle à une réforme profonde de la politique du médicament
SANTE•Quelques mois après le scandale de l'affaire du Mediator, l'Inspection générale des affaires sociales rend un rapport acide sur la politique française du médicament...Anne-Laëtitia Béraud
Un deuxième rapport explosif de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été publié mardi soir, après un premier, en début d'année, à l'origine de l'affaire Servier.
Ecrit par les docteurs Anne-Carole Bensadon, Etienne Marie et Aquilino Morelle, ce rapport revient d'abord sur la succession des événements ayant conduit à l'interdiction de ce médicament, avant de préconiser de profondes modifications du système de santé.
Estimant notamment que «la pharmacovigilance française n’a adapté ni ses méthodes, ni ses outils» depuis une trentaine d'années, ou que les rapports entre entre l'Afssaps et les laboratoires ne sont pas équilibrés, l'Igas établit une liste de 41 mesures pour élaborer «une réforme d'envergure».
Profondes modifications
L'institution prône ainsi la «transformation, pour ce qui concerne le médicament, la Haute autorité de santé en autorité médico-économique», une «réévaluation de la pharmacopée française», la «simplification de la notification des effets indésirables», un meilleur contrôle des laboratoires ou encore la suppression des visiteurs médicaux.
Le rapport suggère également une réduction du nombre de médicaments, en ne retenant que ceux «essentiels à la couverture des besoins de santé publique».
Ce rapport intervient six mois après la sortie du rapport sur le laboratoire Servier et l'affaire du Mediator.