SANTELa grippe A (H1N1) sévit en Grande-Bretagne, avant la France?

La grippe A (H1N1) sévit en Grande-Bretagne, avant la France?

SANTEUn spécialiste décrypte les risques pour 20minutes.fr...
Julien Ménielle

Julien Ménielle

La grippe A va-t-elle faire son retour pour les fêtes? Avec une vingtaine de morts et 200 personnes dans un état grave, la situation de la Grande-Bretagne inquiète. En une semaine, le nombre de personnes infectées par le virus de la grippe A (H1N1) hospitalisées en soins intensifs a doublé. «Nous regardons de près ce qui se passe», a indiqué à 20minutes.fr le professeur Bruno Lina, directeur du centre national de référence de la grippe pour le sud de la France.

«En France, l’épidémie n’a pas commencé», note celui qui est aussi président du conseil scientifique du Groupe d'expertise et d'Informations sur la grippe. Mais selon lui, «ceux qui n’ont pas été touchés l’année dernière risquent de l’être cette année». Lors de la pandémie, les plus touchés avaient été les jeunes, pour des raisons «pas très claires», reconnaît l’expert. Immunisés, ces derniers seront donc moins concernés cet hiver.

«Les morts sont des gens qui auraient dû être vaccinés»

Mais ce n’est pas une bonne nouvelle, prévient Bruno Lina. «Ce sont les groupes à risques qui vont être touchés», indique-t-il. Notamment les personnes âgées, particulièrement fragiles. «La grippe ne va pas devenir cataclysmique, l’épidémie devrait être moins importante que l’année dernière», reconnaît le spécialiste, qui n’est pas rassuré pour autant.

«Une idiotie a été commise lors de la pandémie, regrette Bruno Lina. Avoir parlé de «grippette», d’«épidémie qui n’en est pas une» a laissé penser que la grippe était une maladie anodine.» Résultat: la campagne de vaccination connaît cette année un retard considérable. «Les morts en Grande-Bretagne, mais aussi en Espagne, sont des gens qui auraient dû être vaccinés», regrette-t-il.

Pas plus d’effets secondaires que d’habitude

Oui mais voilà, la campagne de vaccination pandémique a éveillé une méfiance tenace dans la population. Et le vaccin saisonnier 2010 contient la souche A (H1N1). «Mais il en contient tous les ans depuis 40 ans», reprend Bruno Lina, qui rappelle que «l’ennemi c’est le virus, pas le vaccin».

Selon l’expert, «d’après les données européennes, la vaccination pandémique a eu moins d’effets indésirables qu’attendu et pas plus qu’une vaccination saisonnière». Il est encore temps pour une «prise de conscience» qu’il appelle de ses vœux. La campagne de vaccination est ouverte jusqu’à fin janvier.