Drogues: les opiacés dont l'héroïne sont "toujours là"
Les opiacés, dont l'héroïne, sont "toujours là" dans le paysage français des drogues, même s'ils n'occupent plus le devant de la scène, mettent en garde des spécialistes du traitement de la dépendance.© 2010 AFP
Les opiacés, dont l'héroïne, sont "toujours là" dans le paysage français des drogues, même s'ils n'occupent plus le devant de la scène, mettent en garde des spécialistes du traitement de la dépendance.
"La tendance est peu à parler des dépendants aux opiacés. C'est passé de mode dans les médias mais ces drogues sont toujours, toujours là", a déclaré jeudi le Dr Jean-Michel Delile, psychiatre, en marge du 2e colloque international francophone sur le traitement de la dépendance aux opioïdes à Paris.
"Il ne faut pas que l'arbre de l'air du temps - les drogues de synthèse émergentes - cache la forêt", a ajouté le Dr Delile, également directeur du Comité d'étude et d'information sur les drogues (CEID, basé à Bordeaux).
Acteur de terrain de la réduction des risques, le praticien s'inquiète d'un retour des infections au VIH qui avaient disparu chez les consommateurs : "l'an dernier, nous avons eu 8 ou 9 séroconversions en Aquitaine, c'est préoccupant". D'autant plus que la consommation évolue vers des "populations en marge", arrivant d'Europe de l'Est et vivant souvent dans des squats.
"Nous avons des inquiétudes quand on entend le discours de la Mildt (mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) qui dit que les héroïnomanes ne sont plus un problème", a renchéri le le Dr William Lowenstein, addictologue et directeur général de la clinique Montevideo à Paris.
Selon le Dr Lowenstein, membre du bureau du Conseil national du sida, il y a environ 300.000 usagers d'héroïne en France dont 180.000 à problèmes. Parmi ces derniers, 120.000 sont pris en charge par des médicaments de substitution.