Comment le ping-pong permet « d’oublier » la maladie de Parkinson à Lyon

Lyon : Comment le ping-pong permet « d’oublier » la maladie de Parkinson

REPORTAGELe club de tennis de table de Gerland, à Lyon, a ouvert une session pour les personnes touchées par la maladie de Parkinson. Une pratique sportive qui « aide » les Parkinsoniens à « aller mieux », ont-ils confié à « 20 Minutes »
Le ping-pong pour « oublier » Parkinson
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Le club de tennis de table de Gerland à Lyon propose depuis 2022 des séances de « Ping Parkinson » pour les personnes touchées par la maladie de Parkinson, avec un succès croissant et des participants aux profils variés.
  • La pratique régulière du tennis de table est préconisée pour les Parkinsoniens car elle permet de travailler la motricité, la mobilité et les aspects cognitifs, tout en créant du lien social, comme l’explique Thierry, un des participants du Ping Parkinson.
  • Les participants témoignent des bienfaits de cette activité, notamment pour « créer du lien social ».

«On en arrive à oublier la maladie », sourit Thierry, 58 ans, diagnostiqué il y a cinq ans de la Parkinson. Chaque lundi soir, il se rend dans le 7e arrondissement de Lyon, pour son entraînement de « Ping Parkinson ». Depuis 2022, le club de tennis de table de Gerland (TTG) a ouvert une session pour les personnes touchées par la maladie. Un succès.

« La section a connu un essor important depuis sa création, assure Florian, entraîneur au TTG, responsable des séances. De plus en plus de personnes se sont inscrites et viennent régulièrement. » Ce lundi soir là, plus d’une douzaine de pongistes étaient présentes, pour un total de 25 inscrits sur l’année. Retrouvez leur témoignage en vidéo en tête de cet article.

Des débutants et des anciens champions de tennis de table

« Ecoutez, moi je fais 50 minutes de route pour venir, donc, oui ça me plaît », assure Sandrine, 56 ans, diagnostiquée en 2015. Elle n’avait jamais joué, « seulement en loisirs avec les enfants » mais s’est inscrite en septembre 2023, après une réunion avec les « Jeunes parkinsoniens ». Pareil pour Françoise, 59 ans, qui a entendu parler de cette activité via l’association France Parkinson. « En un an et demi, on a progressé !, assure-t-elle, en faisant un smash pour remporter un point. Et puis, ça fait du bien de penser à autre chose, de s’évader un peu. La maladie rythme déjà toutes nos journées. »

Face à elle, Daniel, 74 ans, n’est pas du tout un débutant mais la « laisser gagner de temps en temps ». Armé de sa raquette date de « l’époque où il était champion du Rhône », le septuagénaire enchaîne les coups droits et les revers, sans jamais se fatiguer. « En 2023, quand la neurologue, après mon diagnostic, m’a dit que la pratique du tennis de table était recommandée, je suis allé dépoussiérer ma raquette », affirme-t-il, heureux. Depuis, il s’est inscrit à cette session du TTG et pratique également « une à deux fois par semaine » en plus, avec des « joueurs plus confirmés ». D’autres participants au Ping Parkinson prennent le chemin des frères Lebrun. C’est le cas de Thierry, vice-champion du monde, et de son partenaire Nicolas (dont le nom de famille est Lebrun « pour la petite histoire »). « C’est une manière de combattre la maladie, lance-t-il. Il faut réussir à se mettre des buts. »

Le sport pour atténuer les symptômes de la maladie de Parkinson

Est-ce que le ping-pong permet d’atténuer la Parkinson ? Il n’y a pas « d’exercices type Parkinson », assure Florian, le coach, qui réfléchit ses séances dans le simple but de faire progresser les participants. Mais d’après certaines études, la pratique régulière du tennis de table pourrait ralentir la progression de la maladie. « Mais il faut vraiment en faire beaucoup », affirme Thierry.

De son côté, sur certaines séances, il peut « s’abstenir d’une dose de médicaments », parce qu’il couple à des séances de kiné et qu’il fait énormément d’exercices. « Mais la difficulté avec cette maladie neurodégénérative, qui attaque le cerveau, c’est que chaque jour est différent. Une séance peut être super et celle d’après, alors que je fais exactement les mêmes choses, ça peut ne pas aller du tout », complète-t-il.

Notre dossier tennis de table

« De manière générale, le tennis de table est préconisé parce qu’il permet de travailler la motricité, la mobilité, et le cognitif, avec les doubles taches, ce qui est très difficile pour nous, explique-t-il. Après, pour moi, faire du ping-pong, c’est surtout la possibilité de créer du lien social. Et dans tous les cas, ça nous fait forcément du bien parce qu’effectuer une activité physique sécrète de la dopamine, ce qui nous manque à nous, Parkinsoniens. » Une idée partagée à l’unanimité par tous les pongistes, qui ont tronqué leur raquette pour un « verre de l’amitié », à la fin de la séance ce soir-là.