Bœuf aux hormones : Que risque-t-on en mangeant la viande du Brésil importée en Europe ?
risque sanitaire•La Commission européenne a récemment attesté de la présence de résidus d’une hormone cancérigène dans de la viande importée du Brésil20 Minutes avec agence
Un bœuf qui met de l’huile sur le feu. Une étude de la Commission européenne a récemment révélé la présence de résidus d’œstradiol 17 Beta, une hormone interdite en Europe et dangereuse pour la santé, dans de la viande importée du Brésil, rapporte BFMTV. En plus de contrevenir aux engagements pris par les autorités brésiliennes, cette découverte vient tendre encore plus les syndicats agricoles français, qui s’opposent à la signature d’un accord de libre-échange avec le Mercosur, zone dont le Brésil fait partie.
Une substance cancérigène
Dans le détail, l’œstradiol 17 Beta sert à stimuler le développement du bétail, en particulier des femelles. La substance est autorisée au Brésil, mais interdite en Europe, car elle présente des risques avérés pour la santé. « Des expositions répétées peuvent induire des cancers. Par exemple, quand on parle d’œstradiol, on peut avoir des cancers œstradiol-dépendants, comme des cancers du sein », a développé Florence Brunet-Possenti, cancérologue à l’hôpital Bichat de Paris, interrogée par nos confrères.
Or, en plus de contrôles ayant révélé la présence de résidus de ces hormones dans la viande importée du Brésil, cet audit réalisé par la Commission européenne entre mai et juin 2024 et publié le mois dernier a montré que le pays était incapable de garantir la traçabilité de l’œstradiol dans les élevages. « L’autorité compétente ne peut garantir la fiabilité des déclarations sous serment des opérations concernant la non-utilisation d’œstradiol chez les bovins », conclut le rapport.
Un argument supplémentaire
Dans ce contexte, difficile pour les agriculteurs français d’accepter que le projet d’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne, qui était déjà vivement critiqué, soit toujours discuté au G20 à Rio de Janeiro. « Ça provoque une incompréhension supplémentaire du monde agricole vis-à-vis des autorités européennes qui constatent des défaillances sur des importations et qui se disent "on va quand même faire des traités" », a par exemple exprimé Patrick Benezit, président de la Fédération nationale bovine.
Sur le cas précis de la viande bovine importée, des contrôles plus approfondis sont prévus pour en savoir plus sur l’ampleur de la présence de cette hormone, alors que 41.000 tonnes de bœuf brésilien ont été importées dans l’Union européenne en 2023. En attendant, le Brésil a bloqué toute exportation de viande bovine femelle vers l’Europe.