Post Covid-19Quelle est la première cause de mortalité en France ?

Cancer, accident, AVC… Quelle est la première cause de mortalité en France ?

Post Covid-19Santé publique France, la Drees et l’Inserm ont publié une étude sur les causes principales de mortalité en France en 2022. Selon cette dernière, un quart des décès sont liés à des tumeurs, 20 % surviennent à la suite d’une maladie cardio-vasculaire
Lucie Tollon

L.T.

L'essentiel

  • Santé publique France, la Drees et l’Inserm ont publié une étude sur les causes principales de mortalité en France en 2022.
  • Sans grande surprise, pour une étude post-Covid, on retrouve les cancers et les maladies cardio-vasculaires.
  • La mortalité causée par un accident, en revanche, a augmenté chez toutes les tranches d’âge mais surtout chez les jeunes.

Une étude lancée par la Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques (DREES), le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc-Inserm) et Santé publique France analyse les nouvelles - ou non - causes de mortalités en France. Sans grande surprise, comme pour les années prédécentes, les cancers, AVC et maladies respiratoires sont en tête… Mais de nouvelles données tendent à changer la donne.

En 2022, selon les résultats communiqués, les tumeurs, c’est-à-dire les cancers, sont la première cause de décès. Ils comptent pour un quart des décès (25,5 %). Les décès dus aux tumeurs concernent des personnes en moyenne plus jeunes que ceux toutes causes confondues. La mortalité par tumeur poursuit sa tendance à la baisse mais se stabilise chez les femmes.

Les maladies cardio-neurovasculaires (comme par exemple l’infarctus du myocarde, l’AVC et l’insuffisance cardiaque), deuxième cause de décès, comptent pour 20,8 % de mortalité. Ces décès concernent des personnes généralement âgées.

Il s’agit de la cause la plus fréquente chez les 85 ans et plus. Entre 2021 et 2022, la mortalité due aux maladies cardio-neurovasculaires qui tient compte du vieillissement de la population augmente légèrement chez les femmes, alors qu’elle reste stable chez les hommes. Comme en 2021, cette mortalité est plus élevée tous sexes et tous âges confondus que ce que suggérait la prolongation des tendances d’avant la crise sanitaire.

Selon une première estimation encore provisoire des taux et du nombre de décès par cause, la mortalité selon chacune de ces deux causes baisserait légèrement en 2023.

Hausse des décès dus aux maladies respiratoires

En 2022, les décès dus à des maladies de l’appareil respiratoire (hors Covid-19) ont fortement progressé et représentent 6,7 % des morts, soit la 3e cause de décès ; la mortalité se rapproche de son niveau d’avant crise sanitaire. Ces décès concernent des personnes âgées : la moitié d’entre elles ont 86 ans ou plus.

La hausse en 2022 pourrait s’expliquer en partie par les deux épidémies de grippe saisonnières 2021-2022 et 2022-2023 et à la circulation active d’autres virus respiratoires (notamment virus respiratoire syncytial). A l’inverse, le nombre de décès dus au Covid-19, lui, diminue de près d’un tiers par rapport à 2021 et devient la 5e cause de décès.

Ce recul pourrait s’expliquer en grande partie par l’atteinte d’une immunité collective élevée au niveau national comme international (couverture vaccinale large, moindre virulence des variants). Le phénomène se poursuivrait en 2023.

La mortalité due aux accidents augmente

Le nombre de décès dus à des causes externes c’est-à-dire les accidents du transport, les chutes accidentelles, les accidents domestiques, les intoxications accidentelles, les noyades, etc. est de 44.800, soit 6,7 % des décès. Les causes externes sont la deuxième cause de mortalité chez les personnes de moins de 65 ans, après les tumeurs.

Pour la première année depuis 2020, la mortalité due aux causes externes, en particulier les accidents, est aussi significativement plus élevée que ce que suggérait la prolongation des tendances d’avant-crise sanitaire.

Cette même année, la mortalité due aux accidents augmente dans toutes les classes d’âge, notamment chez les plus de 85 ans. Cette hausse est portée par une augmentation des chutes et des accidents domestiques. Les décès dus à des accidents de transport augmentent aussi en 2022 sans cependant retrouver le niveau d’avant la crise sanitaire.

Des ruptures de tendances pour certaines causes qui se confirment en 2022

La hausse de la mortalité pour la majorité des autres grandes causes se poursuit en 2022, en rupture avec la tendance à la baisse qui était observée avant la crise sanitaire du Covid-19. C’est notamment le cas des maladies endocriniennes et des maladies de l’appareil digestif.

Enfin, la part des décès en établissement public de santé continue de diminuer, alors que celles en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et à domicile progressent en 2022.