« Je pensais à mon ex » : Que se passe-t-il dans la tête des gens qui aiment tout casser dans les « rage room » ?
FIGHT CLUB•Qui sont les gens qui paient pour pouvoir tout casser dans une pièce ? Que se passe-t-il dans leur cerveau lorsque leur rage explose ? « 20 Minutes » fait le test dans une « rage room » et donne la parole à une neuropsychologue

Lise Abou Mansour, Suzana Nevenkic
L'essentiel
- Quel est le profil des clients des « rage room », ces salles où l’on peut tout démolir, moyennant quelques euros ? Et quelles sont leurs motivations ?
- Une neuropsychologue nous décrit les modifications neuronales et hormonales qui se produisent dans le cerveau lors des séances de ce type.
- Notre journaliste santé teste elle-même une « Fury room » parisienne et nous donne ses impressions à chaud.
Dissolution, législatives anticipées, prochain Premier ministre toujours inconnu… Au vu des dernières semaines qui viennent de s’écouler, la santé mentale des Français en a pris un coup. Pour se défouler, certains vont dans des « rage room », des salles où l’on peut casser tout le mobilier. Notre journaliste, Lise Abou Mansour, a donc testé la « Fury room », située dans le 2e arrondissement de Paris, pour libérer sa rage.
« C’est la fin d’année, je sors d’une période de stress et d’examen, c’était l’occasion de me défouler » indique à notre micro, Robin, étudiant de 21 ans. Le jeune homme testait pour la première fois la « Fury » , et dans sa tête, il pensait à son ex-petite amie « Je sors tout juste d’une rupture amoureuse » précise-t-il en souriant « donc je pensais à mon ex, malheureusement ». Notre journaliste s’est elle aussi prise au jeu : « avec la musique forte on rentre dans une sorte de transe », décrit-elle. Une expérience à recommander.
Dopamine, endorphines, les hormones du bien-être libérées
Alors que se passe-t-il dans le cerveau de quelqu’un qui casse tous les objets autour de lui ? « C’est équivalent à une activité sportive intense », explique la neuropsychologue, Cathy Assenheim, une décharge court terme de la tension physique « où se libèrent plusieurs hormones : de la dopamine et des endorphines qui produisent une sensation de bien-être ».
Il y a aussi une expérience de ses émotions par le mouvement, « cela entraîne également une série de modifications nerveuses et hormonales » précise la praticienne. Mais est-ce vraiment une bonne chose pour notre cerveau ? « Pourquoi pas » répond Cathy Assenheim, à condition de le faire ponctuellement lorsqu’on a des besoins de décharges immédiats mais pas quand il s’agit d’émotions dysfonctionnelles.
Regardez le reportage vidéo complet, en tête de cet article, et l’interview de la neuropsychologue Cathy Assenheim.