annoncesQue contient le plan de lutte contre les violences sexuelles à l’hôpital ?

MeToo Hôpital : Que contient le plan du gouvernement pour lutter contre les violences sexistes ?

annoncesFormation aux violences sexistes obligatoire, enquêteurs spécialisés, dispositif d’accompagnement des victimes… Le ministre de la Santé dévoile ce vendredi son plan de lutte contre les violences sexistes
Lise Abou Mansour

Lise Abou Mansour

«Il est urgent de mettre fin à des pratiques intolérables. » C'est par ces mots que le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a conclu son communiqué dévoilant ce vendredi une première série de mesures visant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le secteur de la santé. Une première étape avant la présentation d’ici la fin de l’été d’un plan national de prévention et de lutte contre les VSS.

Depuis plusieurs semaines, la parole sur les VSS dans le domaine de la santé se libère à la suite de la publication début avril d’une enquête de Paris Match dans laquelle Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à Paris, accusait le médiatique urgentiste Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral ». « Si la libération de la parole a concerné en premier lieu l’hôpital, c’est l’ensemble des étudiants et des professionnels de santé qui sont concernés », insiste le ministre. Que contient le plan du gouvernement ? 20 Minutes vous résume l’essentiel.

Une formation obligatoire aux violences sexistes et sexuelles

Tous les personnels des hôpitaux et Ehpad publics vont devoir suivre une formation aux violences sexistes et sexuelles. Cette formation « sera rendue obligatoire à partir de 2024, avec un délai de trois ans, pour tous les professionnels travaillant dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux de la fonction publique hospitalière », a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué. Une formation sera également mise en place à destination des responsables et maîtres de stage.

Des enquêteurs spécialisés en cas de signalement

Parmi les autres mesures annoncées figure la création d’une équipe nationale d’experts enquêteurs spécialisés. Leur mission : venir en aide aux établissements de santé en cas de signalement de violences sexistes et sexuelles. Aujourd’hui, les perspectives que les enquêtes puissent aboutir après un signalement sont trop faibles, estime le ministère de la Santé. L’équipe spécialisée « permettra de professionnaliser les enquêtes » et de « prévenir l’entre-soi », pour éviter notamment l’étouffement des affaires.

Un travail sera également mené avec le ministre de la Justice et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour « faciliter le partage d’informations » et rendre les procédures administratives, judiciaires et ordinales « plus efficaces ».

Un dispositif d’accompagnement et une ligne d’écoute dédiée

Face à l’insuffisance de la prise en charge actuelle des victimes de VSS, le ministère va confier à une association spécialisée dans l’accompagnement des victimes le soin de mettre en place « un dispositif d’accompagnement », avec une « ligne d’écoute dédiée » et « un accompagnement psychologique, médical, et professionnel des victimes ».

Un baromètre annuel des violences sexistes et sexuelles

Afin de « favoriser la transparence », l’Etat va également créer un baromètre annuel des violences sexistes et sexuelles pour « mesurer l’ampleur du phénomène et suivre son évolution dans le temps ainsi que l’impact des mesures présentées aujourd’hui ». Cette communication annuelle rendra compte du traitement des signalements et des sanctions.

L’Ordre des médecins a aussi promis une plus grande attention aux violences sexistes, et va procéder à une enquête professionnelle auprès des médecins dont les résultats seront connus au mois d’octobre.