NatalitéCheck-up à 20 ans, accès à la PMA, c’est quoi ce plan contre l’infertilité ?

Check-up à 20 ans, meilleur accès à la PMA… Le plan de Macron contre l’infertilité

NatalitéAnnoncé le 16 janvier, Emmanuel Macron a précisé son plan contre l’infertilité qu’il veut articuler autour de la prévention, du parcours et de la recherche
Jérôme Diesnis

J.D. avec AFP

L'essentiel

  • Au magazine Elle, Emmanuel Macron a précisé les grandes lignes du plan contre l’infertilité, dont il avait fait l’annonce le 16 janvier.
  • Mesures phares de ce plan, un check-up fertilité sera proposé à toutes les femmes à 20 ans, et intégralement remboursé par la Sécurité sociale. L’accès à la PMA sera également facilité. En revanche, il confirme son opposition à la GPA.
  • Le chef de l’Etat annonce aussi l’ouverture d’une mission parlementaire sur la ménopause, un sujet « très, très mal connu ».

Le président Emmanuel Macron a précisé, dans un entretien au magazine Elle, son plan contre l’infertilité dont il avait fait l’annonce le 16 janvier, afin de relancer la natalité en France. « Toute femme doit disposer librement de son corps. Mais un chiffre m’interpelle : le taux de fécondité est de 1,8 et le taux de désir d’enfant s’établit à 2,3 », a-t-il déclaré. Pour autant, « il ne faut pas culpabiliser celles qui ne veulent pas avoir d’enfants, mais il ne faut pas que la mauvaise organisation de notre société empêche des femmes, des familles d’en avoir si elles le souhaitent ».

Check-up fertilité dès 20 ans

Ce plan de lutte contre l’infertilité doit s’articuler autour de la « prévention », du « parcours » et de la « recherche ». Un « check-up fertilité », autour de l’âge de 20 ans, sera proposé à tous et remboursé par l’assurance maladie afin « d’établir un bilan complet, spectrogramme, [ou] réserve ovarienne », explique le chef de l’Etat. « Nous allons organiser des campagnes en faveur de l’autoconservation d’ovocytes pour les femmes qui veulent avoir des enfants plus tard ».

Pour réduire les délais d’attente pour accéder à une PMA (Procréation médicalement assistée) – qui est actuellement de l’ordre de 16 à 24 mois –, Emmanuel Macron a l’intention « d’ouvrir aux centres privés l’autoconservation ovocytaire » qui était « jusqu’ici réservée aux établissements hospitaliers ».

Opposition à la GPA

Le chef de l’Etat renouvelle dans cet entretien à Elle son opposition à la gestation pour autrui (GPA). « Je le redis, je n’y suis pas favorable. Elle n’est pas compatible avec la dignité des femmes, c’est une forme de marchandisation de leur corps », martèle-t-il. « Ceci dit, je pense évidemment que les parents d’enfants nés par GPA à l’étranger doivent être respectés et accompagnés. Ce sont des familles aimantes », ajoute-t-il.

Sujet récurrent de discorde politique, la GPA a ressurgi dans l’actualité fin avril avec un tweet de Marion Maréchal. La tête de liste Reconquête aux élections européennes a en effet réagi à l’annonce de la paternité du créateur de mode Simon Porte Jacquemus et de son mari par un message demandant « où est la maman ? ». « J’ai été choqué par la manière dont cette polémique est née, et par ce qu’elle dit de l’homophobie de certains partis politiques français », a confié Emmanuel Macron.

Mission parlementaire sur la ménopause

La ménopause est la période de la vie d’une femme où les règles (menstruations) s’arrêtent définitivement (au bout d’un an), selon la définition de l’assurance maladie. Elle intervient généralement entre 45 et 55 ans (à 51 ans en moyenne en France). Ce phénomène naturel survient lorsque les ovaires arrêtent leur sécrétion hormonale (œstrogènes et progestérones) et la formation d’un ovule chaque mois.

« On s’est aperçu que l’on connaissait très, très mal ce sujet. C’est un vrai tabou de la société, avec tout ce qu’elle entraîne de conséquences, de déséquilibres hormonaux et de pathologies », évoque le président. Afin de « rattraper ce retard », il souhaite « qu’une mission parlementaire se saisisse de la question et dresse l’état des lieux de la prise en charge actuelle de la ménopause (traitements, accompagnement, ostéoporose, suivis cardio et psychologique) et des difficultés rencontrées par les femmes en termes d’information et de suivi. »

Elle sera confiée à la députée Stéphanie Rist (Renaissance) et Florence Trémollières, responsable du centre de ménopause au CHU de Toulouse. La Haute Autorité de santé a également été saisie pour définir « une pratique et des référentiels sur les traitements hormonaux à la ménopause. »