JO Paris 2024 : Soigner les athlètes va-t-il saturer les hôpitaux franciliens cet été ?
hôpital•Une polyclinique éphémère réservée aux athlètes sera ouverte 24h/24 et 7j/7 pendant la durée des Jeux olympiques et paralympiques
Lise Abou Mansour
L'essentiel
- Une polyclinique éphémère a été installée au sein du village olympique pour soigner les près de 25.000 athlètes attendus.
- Les sportifs nécessitant des soins hospitaliers seront pris en charge à l’hôpital Bichat
- Des primes allant de 800 à 2.500 euros brut par semaine sont proposées aux soignants qui accepteront de repousser l’une de leurs trois semaines consécutives de vacances estivales.
A quatre mois de l’ouverture des Jeux olympiques, les hôpitaux parisiens s’organisent. Près de 15 millions de visiteurs sont attendus dans la capitale selon les estimations officielles. Parmi eux, 14.500 athlètes pendant les Jeux olympiques et près de 9.000 pendant les paralympiques.
Si ces chiffres doivent se traduire par 150 passages aux urgences quotidiens supplémentaires, selon la direction de l’Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP), pas de panique pour autant. Le risque d’embouteillage est faible selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui a estimé que l’activité hospitalière supplémentaire ne devrait pas dépasser 4 %. D’autant plus que les hôpitaux s’organisent depuis de longs mois pour gérer le parcours de soins des athlètes.
Une polyclinique éphémère
Pour soigner les 15.000 athlètes attendus, une « polyclinique » éphémère a été installée au sein du village olympique, à cheval entre les communes de Saint-Denis, de Saint-Ouen-sur-Seine et de L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elle sera ouverte 24 h/24 et 7 J/7 pendant toute la période des Jeux. Cette structure, pilotée par l’AP-HP et financée par le comité d’organisation des JO, est dimensionnée pour 700 consultations quotidiennes.
Il ne s’agit pas d’un service d’urgence mais d’une « offre de premiers recours et de soins non programmés ou sur rendez-vous », a expliqué l’AP-HP à 20 Minutes. Son usage sera réservé aux athlètes et à leurs accompagnants dans le village, ainsi qu’aux membres des délégations internationales. Au sein de cette polyclinique, des soignants volontaires, français et internationaux qui réaliseront des consultations spécialisées, notamment en médecine du sport, en chirurgie orthopédique, en gynécologie, cardiologie et ophtalmologie. Une pharmacie, un cabinet dentaire et un service de massage kinésithérapie et physiologie seront également présents sur site.
L’hôpital Bichat pour les soins lourds
Les athlètes nécessitant des soins hospitaliers seront pris en charge à l’hôpital Bichat AP-HP. A Paris, trois établissements « référents » s’occuperont des professionnels participant aux Jeux. L’hôpital Bichat s’occupera des soins lourds des sportifs, Avicenne des journalistes et Pompidou de la « famille olympique ».
Des renforts sont également prévus aux urgences, au Samu et dans 80 des 800 services de l’AP-HP, notamment en réanimation et en chirurgie orthopédique et digestive. Des lits supplémentaires y seront ouverts. D’après des travaux parlementaires, plus de 300 urgentistes seront aussi mobilisés sur les sites olympiques au niveau national.
Des primes pour les soignants sur le pont
Pour inciter le personnel à travailler cet été, l’AP-HP propose une prime destinée aux soignants volontaires allant de 800 à 2.500 euros brut par semaine selon la catégorie d’emploi. En échange, ils devront travailler 35 heures sur la période et repousser l’une de leurs habituelles trois semaines consécutives de vacances estivales.
Des montants « insuffisants » et « discriminatoires » pour les syndicats CGT, FO, CFTC et UNSA qui réclament dans une pétition « 2.000 euros pour tous » les personnels, « épuisés » par une succession d’épidémies et d’étés ultra-tendus.