étudeDes microplastiques détectés dans des placentas humains

Des microplastiques détectés dans des placentas humains

étudeLa concentration de microplastiques dans les tissus humains serait notamment associée au développement de certains cancers
20 Minutes avec agence

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Les microplastiques sont véritablement partout. Et même dans les placentas humains, selon une récente étude, rapporte The Guardian.

Dans un article publié le 17 février dernier dans Toxicological Sciences, des chercheurs de l’université du Nouveau-Mexique (Etats-Unis) ont en effet montré la présence de ce type de particules dans les échantillons testés. Cela inquiète sur de potentiels impacts sur la santé des fœtus.

Essentiellement du polyéthylène

Au total, cette étude réalisée en partenariat avec l’Université de médecine de Baylore et l’Université d’Etat de l’Oklahoma a permis d’analyser 62 échantillons de placenta. La concentration en microplastiques varie ici entre 6,5 et 790 microgrammes par gramme de tissu placentaires. Dans 54 % des cas, les microplastiques retrouvés étaient du polyéthylène, que l’on utilise pour fabriquer des sacs et des bouteilles en plastique. Viennent ensuite le PVC et le nylon.

Au-delà de ces chiffres, l’étude a également apporté une nouvelle méthode pour mesurer de façon plus précise la quantité de microplastiques dans les tissus humains ou dans l’organisme. Par le passé, les scientifiques devaient compter le nombre de particules visibles au microscope, risquant de manquer les particules les plus petites.

Des effets sur la santé méconnus

Pour rappel, l’utilisation du plastique est en constante augmentation depuis les années 1950. D’ores et déjà, on sait que l’on retrouve des microplastiques dans tout ce que l’on consomme, dans le sang, le lait maternel ou encore les poumons. « Nous ne l’absorbons pas seulement par ingestion, mais aussi par inhalation », a mis en avant Marcus Garcia, chercheur à l’université du Nouveau-Mexique. Des premières traces de microplastiques dans des placentas avaient déjà été identifiées chez quatre femmes en Italie en 2020.

Pour l’heure, cependant, l’impact de ces microplastiques reste globalement inconnu. On sait qu’ils peuvent causer des dommages aux cellules humaines, provoquer une inflammation ou encore libérer des substances chimiques mauvaises pour l’organisme. D’après l’étude, leur concentration pourrait être associée à certaines maladies inflammatoires de l’intestin (MII), au cancer du côlon ou encore à la baisse du nombre de spermatozoïdes. « Si nous constatons des effets sur le placenta, alors toute la vie des mammifères sur cette planète pourrait être affectée », s’est inquiété le professeur Matthew Campen, directeur de la recherche de l’étude.