Toulouse : Où en est l’usine de paracétamol d’Ipsophène qui doit ouvrir en 2025 ?
médical•Début 2025, une usine de production de paracétamol doit ouvrir à Toulouse, sur le site de l’Oncopole. Un réel challenge alors que, depuis 2009, plus aucune usine pharmaceutique n’est implantée en EuropeMaëva Fassino
L’air de rien, c’est une révolution pharmaceutique. A Toulouse, la première usine de paracétamol ouvrira début 2025, sur le site de l’Oncopole. Une solution, promue par la start-up Ipsophène, qui viendrait pallier la dépendance vis-à-vis des autres pays concernant la production de médicaments, et donc les risques de pénuries.
En effet, à l’heure actuelle, 85 % des actifs de paracétamol sont importés des Etats-Unis, de Chine ou d’Inde. Notamment car depuis 2009, toutes les usines de paracétamol ont fermé en Europe, en raison de la concurrence étrangère.
Une première en Europe
Et c’est dans des locaux de 5.000 m2, situés sur le site du campus de cancérologie de la ville rose, que va s’implanter Ipsophène. Selon nos confrères de France Bleu Occitanie, les futures machines sont actuellement fabriquées et testées au sud de Lyon. Elles seront ensuite envoyées à Toulouse, pour permettre le lancement de la production en début d’année 2025.
Mais en quoi cette usine sera-t-elle innovante ? Comment envisager la relocalisation durable de sites de productions en France et en Europe ? Tout cela tient en un terme : un nouveau mode de production en continu. Beaucoup moins polluant et énergivore, le process « en continu » permettrait donc de réduire les coûts de production et d’offrir une alternative médicamenteuse 100 % made in France.
Une commercialisation au printemps 2025
Si la production doit être lancée dès début 2025, la commercialisation, elle, prendra un peu plus de temps. Le président d’Ipsophène, Jean Boher, espère cependant une première mise sur le marché dès le printemps.
Se posera alors la problématique des acheteurs. « Je ne peux pas dire que les principaux laboratoires français seront nos clients, mais je peux dire que nous avons déjà signé des accords avec différents laboratoires qui sont très intéressés pour acheter notre molécule », explique Jean Boher.
Parmi eux, le laboratoire UPSA à Agen (Lot-et-Garonne) dit vouloir, à terme, s’approvisionner au maximum en circuit court en paracétamol. Mais avec les 35 à 40 postes créés spécifiquement pour cette usine de production, les clients devraient petit à petit se multiplier.