Fermeture des urgences : Les pompiers doivent faire toujours plus de route pour transporter les patients à l’hôpital
crise hospitaliere•Selon l’Association des départements de France, les pompiers ont fait 50.000 kilomètres supplémentaires en 2023L.A.
Des dizaines voire des centaines de kilomètres pour transporter un patient aux urgences. En Mayenne, en Ardèche, dans le Gard mais aussi dans les Vosges, les pompiers sont souvent contraints de voir leur trajet se rallonger très fortement pour emmener un malade à l’hôpital, comme l’expliquent nos confrères de France Inter. En cause : les fermetures des services d’urgence par manque de personnel.
Selon l’Association des départements de France, les pompiers ont fait 50.000 kilomètres supplémentaires en 2023. Certaines missions auraient duré jusqu’à dix heures. Le phénomène prend de l’ampleur en Mayenne, troisième désert médical de France. Les pompiers sont parfois contraints d’emmener les patients dans les hôpitaux des départements voisins, selon France Bleu Mayenne.
70.000 euros supplémentaires en un an en Mayenne
Des heures de routes supplémentaires donc, mais pas seulement. Ces trajets présentent des risques plus importants pour les malades et un surcoût pour le service départemental d’incendie et de secours. Olivier Richefou, président du conseil départemental et du SDIS de la Mayenne, a envoyé une facture de 70.000 euros aux responsables des hôpitaux publics. Cette somme représente, selon lui, le surcoût du transport des patients par les pompiers, en raison des fermetures répétées des urgences.
« Les sapeurs-pompiers ont vocation à sauver des vies, pas à faire des kilomètres ou attendre devant un hôpital », assure le président du Conseil départemental. « Pendant qu’ils passent leur temps à faire du transport, ce qui n’est pas leur rôle, ils ne le passent pas à secourir des personnes. Les véhicules sont indisponibles pour d’autres missions », poursuit-il.
Si les hôpitaux et l’ARS n’ont pas les moyens de payer cette facture, Olivier Richefou compte demander au ministère de la Santé de prévoir des lignes budgétaires supplémentaires pour le remboursement. Le président du conseil département vient d’adresser une lettre au ministre délégué chargé de la santé, Frédéric Valletoux, pour l’alerter sur le sujet.
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