Trop utiliser son téléphone portable aurait un impact sur la qualité du sperme
corrélation•Une nouvelle étude est en cours afin de déterminer si les portables, et notamment les ondes électromagnétiques, peuvent avoir une influence sur la santé reproductive masculine20 Minutes avec agence
Une étonnante corrélation pour un phénomène encore largement inexpliqué. Depuis plusieurs années, la qualité moyenne du sperme diminue. Si plusieurs éléments ont déjà été mis en avant pour justifier cette chute, comme les mauvaises habitudes alimentaires ou la pollution, une étude de chercheurs de l’université de Genève (Suisse) parue ce mardi dans Fertility and Sterility montre un lien entre une utilisation importante du téléphone portable et une concentration plus faible de spermatozoïdes, rapporte CNN.
Une corrélation plus importante par le passé
Pour arriver à ce résultat, ces scientifiques se sont basés sur les données de 2.886 hommes suisses âgés de 18 à 22 ans, qui avaient été recrutés entre 2005 et 2018 dans l’un des six centres militaires du pays. A cette occasion, un questionnaire sur leurs habitudes de vie leur avait été soumis et leur sperme avait été analysé.
Or, après étude, il apparaît que la concentration de sperme est 21 % moins importante chez ceux utilisant leur téléphone plus de 20 fois par jour par rapport à ceux l’utilisant moins d’une fois par semaine (44,5 millions/ml contre 56,5). Cette association inverse est par ailleurs plus importante durant les premières années de l’étude (2005 à 2007), suggérant une influence possible du passage de la 2G vers la 3G et la 4G, bien que le rôle des ondes ne soit que l’une des pistes d’une possible explication.
A la recherche d’un lien de causalité
Si cette étude a été perçue par Allan Pacey, le vice-président de la faculté de biologie, de médecine et de santé de l’université de Manchester (Royaume-Uni), comme « un petit pas en avant dans le débat », l’homme a invité à la prudence dans les interprétations, car il ne s’agit que d’une corrélation, et non d’une causalité. La détection d’une potentielle causalité est ainsi l’objet d’une nouvelle étude qui a débuté cette année, avec comme piste l’influence possible des ondes électromagnétiques sur la santé reproductive masculine.
Ces ondes pourraient avoir un effet direct ou indirect ou ne pas avoir d’effet du tout. « Cela reste à découvrir », a souligné Rita Rahban, première auteure et coresponsable de l’étude. En attendant d’éventuels résultats, les hommes qui souhaitent maximiser leurs chances d’avoir un enfant sont invités à faire de l’exercice, manger équilibré et éviter de fumer et de boire de l’alcool.
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