Ras-le-bolGrève des assistants de régulation du Samu dans trois quarts du territoire

Samu : Les assistants de régulation en grève dans près des trois quarts du territoire

Ras-le-bolLa grève n’a « aucun impact sur la qualité de réponse pour les Français » précise l’Association française des assistants de régulation médicale
20 Minutes avec AFP

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Face aux médecins absents et aux services d’urgences « régulés », les assistants de régulation médicale (ARM) sont « épuisés ». En première ligne pour décrocher les appels du Samu, ils font face à un fort surcroît d’activité. En grève dans 69 des 100 « centres 15 » départementaux, ils réclament des revalorisations salariales et des embauches, selon leur association nationale Afarm.

Cette grève illimitée, débutée le 3 juillet, se voit peu, car les ARM grévistes sont, comme beaucoup de soignants, « généralement assignés par l’administration, et donc à leur poste », sans perte de salaire, explique Yann Rouet, coprésident de l’Afarm (Association française des assistants de régulation médicale). La grève n’a ainsi « aucun impact sur la qualité de réponse pour les Français », précise-t-il.

Une activité 30 % supérieure

Alors qu’au cœur de l’été, de nombreux hôpitaux doivent restreindre l’accès aux urgences faute de soignants, et que beaucoup de généralistes sont absents, les autorités enjoignent « d’appeler le 15 » en premier recours. Pour les ARM, « cela engendre forcément une activité supplémentaire », de l’ordre « de 30 %, comme l’été dernier », en particulier dans les zones touristiques, détaille Yann Rouet.

« Sur le terrain, c’est compliqué, on a le même temps pour gérer un appel », « pas toujours de solution à apporter » aux appelants. Les agents sont « fatigués, épuisés, certains sont clairement à bout », poursuit cet ARM des Côtes-d’Armor. « On réclame une reconnaissance de la pénibilité actuelle » soit une prime mensuelle de 100 euros, et des précisions sur les nouvelles grilles promises « lors du passage de la loi Rist », quand « la profession a été reconnue comme profession de santé », ajoute-t-il.

Des appels plus nombreux chaque année

L’Afarm demande aussi des embauches, alors qu’il manque selon elle « environ 800 ARM » en France pour répondre aux besoins et que le gouvernement entend généraliser d’ici la fin de l’année le Service d’accès aux soins (SAS). Ce service - qui vise à orienter à partir du 15 certains patients vers des prises en charge en médecine de ville, lorsque leur état de santé ne justifie pas un recours aux urgences - doit être généralisé d’ici la fin de l’année.

Alors que le ministre de la Santé se rend lundi après-midi au chevet des urgences et du Samu, à Toulouse, « on voudrait qu’il parle de la profession », a dit Yann Rouet qui attend « un geste fort ». Chaque année, les Samu reçoivent au total quelque 30 millions d’appels. Selon la Cour des comptes, ce nombre a augmenté de 22 % entre 2014 et 2021.