Vacances d’été : La carte européenne d’assurance maladie, ça sert à quoi ?
Au cas où•En cas de voyage dans un pays d’Europe, la carte européenne d’assurance maladie prend le relais de la carte Vitale
Anissa Boumediene
L'essentiel
- Si vous partez en vacances à l’étranger, peut-être avez-vous déjà fait votre demande de carte européenne d’assurance maladie.
- Elle permet aux assurés français de faire valoir leurs droits hors de l’Hexagone.
- Le but : éviter, en cas de souci de santé à l’étranger, de devoir payer les frais médicaux de sa poche.
Passeport, crème solaire et maillot de bain. Pour celles et ceux qui ouvrent le bal des départs en vacances, il est temps de cocher sa check-list et de préparer sa valise. Les vacanciers les plus prudents y ajouteront une trousse de secours pour faire face à tout type de bobos de l’été. Et ceux en partance pour l’étranger pourront aussi glisser dans leur portefeuille leur carte européenne d’assurance maladie (CEAM).
Comment l’obtenir ? A quoi sert-elle elle ? Et est-elle obligatoire ? 20 Minutes fait le point sur cette cousine européenne de notre carte Vitale.
« J’ai payé une blinde ! »
La carte européenne d’assurance maladie, tout le monde ne la connaît pas. « Jamais entendu parler ! », confie Benjamin, père de famille prêt à partir en vacances. Maxime, lui, se souvient qu'elle était requise pour ses voyages scolaires et colonies de son adolescence, il n’est donc jamais parti jamais sans sa CEAM. Espagne, Malte, Irlande, « à chaque fois, on me la demandait, se souvient le jeune homme. Je ne comprenais pas bien à quoi ça servait, mais j’avais bien compris en revanche que si je ne l’avais pas, je ne partais pas ».
Bénédicte, elle, a compris à ses dépens ce que partir sans cette carte pouvait coûter. Ses vacances en Grèce avec son mari et ses deux enfants, la jeune maman les attendait depuis des mois. « Mais au bout de trois jours, mon fils a fait une mauvaise chute et s’est cassé la cheville. On l’a emmené aux urgences locales, où on l'a plâtré. J'ai payé une blinde pour ses soins ! Mais bon, on n’avait pas vraiment le choix. A mon retour en France, pour obtenir le remboursement, on m’a demandé si j’avais une carte européenne d’assurance maladie, j’ai fait de grands yeux ronds parce que je n’en avais jamais entendu parler. Résultat : on a presque tout payé de notre poche ! On a seulement obtenu un remboursement sur la base de la prestation française, dont le montant est bien loin de la facture payée en Grèce ».
Une meilleure prise en charge
Pourquoi Bénédicte n’a-t-elle pas pu bénéficier d’une prise en charge complète des soins médicaux de son fils ? Parce qu’en dehors de l’Hexagone, la carte Vitale n’est pas valable. C’est là que la CEAM prend le relais. A quoi sert-elle ? « Si vous partez en vacances dans un Etat de l’Union européenne (UE), de l’Espace économique européen (EEE), en Suisse ou au Royaume-Uni, la CEAM vous permettra d’attester de vos droits à l’assurance maladie et de bénéficier d’une prise en charge sur place de vos soins médicaux, selon la législation et les formalités en vigueur dans le pays de séjour, répond l’Assurance Maladie. Vos frais peuvent ainsi être pris en charge par l’organisme de Sécurité sociale local ».
Mais « seuls les soins devenus nécessaires en cours de séjour (urgents, inopinés) peuvent être pris en charge au moyen de la CEAM, précise la DILA, la Direction de l’information légale et administrative rattachée au gouvernement. Elle couvre aussi les maladies chroniques ou préexistantes et la grossesse et l’accouchement. Pour cela, le but du séjour ne doit pas être de bénéficier de soins. Il ne doit donc pas s’agir de soins programmés. La CEAM est essentiellement acceptée dans les hôpitaux publics en Europe ».
Ensuite, selon les cas de figure, « soit vous n’avez pas à faire l’avance des frais médicaux, soit vous devez en faire l’avance et vous vous faites rembourser sur place par l’organisme de Sécurité sociale de votre lieu de séjour », poursuit l’Assurance Maladie.
Une demande à faire à l’avance
Pour obtenir sa CEAM, rien de compliqué, il faut simplement en faire la demande, et s’y prendre un peu à l’avance. « Il suffit de se connecter 15 jours avant son départ à son compte ameli, rubrique "Mes démarches", indique la Cnam. Une version papier est envoyée par courrier. La CEAM peut être demandée par toute personne rattachée à l’Assurance maladie, quelle que soit sa nationalité ».
La carte est « gratuite, individuelle et nominative, complète la DILA. Chaque membre de la famille doit avoir la sienne, y compris les enfants de moins de 16 ans. Sa validité est de deux ans ». Et si en lisant cet article, vous vous rendez compte que vous pourriez en avoir besoin, il n’est pas trop tard. « En cas d’urgence ou de demande trop tardive, un certificat provisoire de remplacement est délivré, rassure la DILA. Il est valable 3 mois. Et la demande doit être effectuée auprès de votre organisme d’assurance maladie ».
Depuis sa mésaventure, Bénédicte a retenu la leçon. « Dès notre retour en France et la réponse de l’Assurance maladie, j’ai commandé une carte pour toute la famille. Maintenant, je ne me fais plus avoir ! C’est rassurant de partir en sachant qu’en cas de besoin, toute la famille sera bien prise en charge ». Et pour être sûr de ne pas l’oublier ou la perdre, précise l’Assurance Maladie, « une version "numérique" s’affiche immédiatement dans l’application ameli sur son smartphone ».
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