TECHCette IA fait de meilleures prédictions médicales que des médecins

Une IA fait de meilleures prédictions que les médecins sur les complications médicales des patients

TECHLe logiciel a identifié 95 % des patients qui sont décédés avant une autorisation de sortie
20 Minutes avec agences

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L’intelligence artificielle (IA) a déjà prouvé qu’elle savait analyser de l’imagerie médicale et réussir des examens d’étudiants en médecine. Récemment, un outil fondé sur l’IA a démontré sa capacité à lire des bilans de médecins et anticiper avec précision les risques de décès, de réadmission à l’hôpital et autres complications possibles.

Le logiciel a été créé par une équipe de la faculté de médecine Grossman School of Medicine, à New York. Il est aujourd’hui testé dans plusieurs hôpitaux partenaires de l’université afin d’en faire à l’avenir une pratique courante dans le milieu médical. Une étude sur son possible intérêt a été publiée ce mercredi dans la revue Nature.

4,1 milliards de mots analysés

Des modèles prédictifs non fondés sur l’IA existent depuis plusieurs années mais ils sont peu utilisés car ils requièrent un lourd travail de saisie et de formatage des données. Les chercheurs ont eu l’idée de se baser sur les notes médicales et bilans des médecins en guise de base de données.

Le modèle prédictif, baptisé NYUTron, a été formé à partir de millions d’observations médicales issues des dossiers de 387.000 patients pris en charge entre 2011 et 2020. Elles comprenaient les rapports écrits des médecins, les notes sur l’évolution de l’état des patients, les radios, l’imagerie médicale et les recommandations émises aux patients à leur sortie, soit un corpus de 4,1 milliards de mots.



Des résultats époustouflants

En se penchant sur ce qu’il est advenu des patients, les chercheurs ont pu mesurer le nombre de fois où les prédictions de l’IA se sont révélées exactes. Résultat troublant : NYUTron a identifié 95 % des patients qui sont décédés dans les hôpitaux partenaires avant une autorisation de sortie et 80 % de ceux qui ont été réadmis moins d’un mois après leur sortie.

Ses prédictions ont donc dépassé celles de la plupart des médecins, comme celles des modèles informatiques non fondés sur l’IA actuellement utilisés. Le logiciel a aussi prédit avec succès à 79 % la durée d’hospitalisation des patients, à 87 % les cas dans lesquels les patients se voyaient refuser un remboursement des soins par leur assurance et à 89 % les cas dans lesquels le patient souffrait de pathologies additionnelles.

L’IA ne remplacera jamais la relation patient-médecin, assure Eric Oermann, auteur principal de l’étude. Mais elle pourra permettre « de fournir plus d’informations […] aux médecins pour prendre des décisions éclairées ».