VIOLENCES SEXUELLESL’absence de réaction pendant un viol aurait une explication neurologique

L’absence de réaction pendant un viol s’expliquerait neurologiquement

VIOLENCES SEXUELLESCette réaction reste une hypothèse scientifique puisque l’argumentaire se fonde sur des témoignages de victimes et d’études de circuits de défense chez des animaux, qui sont communs aux humains
Manifestation féministe à l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le 8 mars 2023, à Paris.
Manifestation féministe à l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le 8 mars 2023, à Paris.  - Chang Martin
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le terme « sidération » est de plus en plus répandu pour évoquer l’absence de réaction ou l’immobilité de certaines victimes pendant un viol ou une agression sexuelle. Mais l’explication scientifique n’était pas encore connue. Des chercheurs viennent d’apporter une hypothèse neurologique. L’immobilité, certainement involontaire, pourrait s’expliquer par le blocage des circuits cérébraux en réaction à une menace aiguë, selon un article publié lundi dans le journal Nature.

Pour les auteurs, Ebani Dhawan et Patrick Haggard, chercheurs à l’Institute of Cognitive Neuroscience (University College London), comprendre les mécanismes neuroscientifiques qui sous-tendent ce phénomène permettrait d’éviter que des victimes soient injustement blâmées pour leur absence de réaction.

Des circuits cérébraux qui se bloquent

Les définitions juridiques du viol et de l’agression sexuelle reposent sur l’absence de consentement. Or prouver le consentement ou l’absence de consentement est difficile, rappellent-ils. Les victimes de viols et d’agressions sexuelles décrivent souvent qu’elles se sont « figées » en réponse à l’agression et qu’elles n’ont donc pas pu agir, mais les preuves neuroscientifiques dans ce domaine sont limitées, poursuivent les auteurs.

Ils soutiennent que l’immobilité en réponse à une menace extrême est probablement involontaire. Ils l’expliquent par une réponse connue du cerveau face à une menace : devant l’agresseur, les circuits cérébraux qui assurent le contrôle volontaire des mouvements du corps se bloquent.


L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton« J’accepte pour aujourd’hui » dans le bandeau ci-dessous.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies


Une réaction liée à des menaces immédiates et graves

Selon eux, des menaces immédiates et graves peuvent ainsi déclencher involontairement un état d’immobilité chez l’homme, comme chez certains autres animaux. Ils rappellent que 70 % des femmes qui se sont rendues aux urgences après un viol ou une agression sexuelle ont reconnu une « immobilité tonique » lors de l’acte, tout en décrivant un fort désir de s’échapper mais une incapacité à le faire.

Cette réaction reste une hypothèse scientifique, reconnaissent les auteurs, puisque leur argumentaire se fonde sur des témoignages de victimes et d’études de circuits de défense chez des animaux, qui sont communs aux humains.