REFUSL’accord sur les nouveaux tarifs des consultations rejeté par les médecins

Tarifs des consultations : L’accord avec la Cnam rejeté par les deux principaux syndicats de médecins

REFUSLa Caisse nationale d’assurance maladie propose notamment que toutes les consultations médicales soient revalorisées de 1,50 euro
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les négociations patinent entre les médecins libéraux et la Sécurité sociale. Les deux principaux syndicats chez les généralistes et les spécialistes ont annoncé dimanche soir leur rejet « à l’unanimité » des nouveaux tarifs des consultations proposés pour cinq ans par l’Assurance maladie, en contrepartie d’un engagement à augmenter leur activité. Les six syndicats de médecins représentatifs ont jusqu’à mardi soir pour dire s’ils acceptent ou non cette nouvelle grille de tarifs.

« Il y a eu 98 % de participation et 100 % ont dit non à la signature. Un vote négatif à l’unanimité » qui « doit être de nature à faire réfléchir les politiques », a déclaré Agnès Giannotti, la présidente de MG France, le plus important syndicat de généralistes. Même résultat chez les spécialistes de l’union Avenir Spé-Le Bloc, réunis en assemblée générale dimanche : « Pas de signature, à l’unanimité », a indiqué le président d’Avenir Spé, Patrick Gasser. « On a fait ce qu’on a pu, c’est un échec », a-t-il ajouté, mais « la responsabilité en incombe à d’autres, au gouvernement et au-dessus ».

Les praticiens dénoncent un « manque de reconnaissance »

La proposition de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) prévoit que toutes les consultations médicales seraient revalorisées de 1,50 euro. Pour les généralistes, cette revalorisation sans condition porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017. Les praticiens acceptant de prendre des « engagements territoriaux » (prendre davantage de patients, participer aux gardes, exercer dans un désert médical…) obtiendraient un tarif de consultation supérieur, à 30 euros par exemple pour les généralistes.

Mais chez les généralistes, cette question du tarif a été « marginale » dans l’issue du vote, a assuré Agnès Giannotti, expliquant que les praticiens souffrent surtout d’un « manque de reconnaissance ».  « Dire qu’il faut qu’on s’engage, ça veut dire qu’on ne le fait pas et ça, c’est absolument inaudible pour la profession », a-t-elle ajouté.

Pour les spécialistes, les contreparties exigées n’étaient tout simplement « pas admissibles », a expliqué Patrick Gasser, comparant l’enveloppe globale de 1,5 milliard d’euros avancée par la Cnam aux « milliards injectés dans les établissements de santé, publics et privés » depuis le Covid-19 et le « Ségur de la santé ».

Avec ce rejet des deux organisations pesant plus de 30 % chacune parmi les généralistes et les spécialistes, le projet d’accord soutenu par le gouvernement est en passe de tomber à l’eau. A défaut d’une improbable alliance entre au moins deux des quatre syndicats restants, les nouveaux tarifs seront fixés par un « arbitre » - en l’occurrence, une haute fonctionnaire désignée par l’exécutif. Le ministère de la Santé a prévu de s’exprimer sur le sujet ce lundi en milieu de matinée.