Santé : Des accidents du travail moins nombreux mais plus graves pour les seniors
Etude•L’Observatoire santé de la Mutualité Française indique que les salariés de plus de 50 ans sont nettement sur-représentés dans les incapacités permanentes ou les décès20 Minutes avec agences
«Le nombre d’accidents du travail diminue avec l’âge ». C’est le constat de l’Observatoire santé publié mardi par la Mutualité française. Mais cette étude révèle également que si les travailleurs de plus de 50 ans ont un peu moins tendance à avoir des accidents de travail que les autres, ces accidents sont plus graves quand ils surviennent. Les accidents du travail des plus de 50 ans représentent en effet 25 % des accidents du travail totaux, alors que ces travailleurs seniors représentent 29 % des salariés.
En revanche, lorsque ces accidents surviennent, ils sont plus graves : les salariés de plus de 50 ans sont nettement sur-représentés dans les incapacités permanentes ou les décès, puisque dans 41 % des incapacités permanentes et 58 % des décès liés à un accident du travail, la victime a plus de 50 ans.
Des arrêts maladie plus longs
De même, la durée des arrêts de travail après un accident a tendance à être plus élevée pour les salariés les plus âgés, avec un ratio de 86,9 jours par accident pour les 50 à 59 ans, contre 79 jours pour les 40 à 49 ans, et 44,2 pour les 20 à 29 ans.
D’une manière générale, les arrêts maladie augmentent nettement avec l’âge, rappelle également la Mutualité. Alors que la durée moyenne d’un arrêt maladie en France est de 35 jours pour l’ensemble des salariés, elle passe à 75 jours pour les salariés de plus de 60 ans, relève-t-elle.
Des propositions sur la santé au travail
L’Observatoire santé de la Mutualité est cette année largement consacré à la santé au travail, sur laquelle elle fait un certain nombre de propositions. Dans son Observatoire, la Mutualité propose de majorer la cotisation accidents du travail/maladies professionnelles dans les entreprises présentant un taux de sinistralité élevé. Elle suggère aussi de « limiter l’usure professionnelle » en « élargissant l’accès au départ anticipé en retraite pour incapacité permanente liée à l’usure professionnelle ».
La Mutualité se prononce également en faveur du retour des critères de « postures pénibles », « charges lourdes », « vibrations mécaniques », et « agents chimiques dangereux », récemment supprimés dans l’appréciation de la pénibilité d’une profession.