Contraception masculine : L’espoir d’une pilule qui peut bloquer les spermatozoïdes
Etude•Le comprimé pourrait être pris par l’homme juste avant un rapport sexuel20 Minutes avec agences
Et si, avant chaque rapport sexuel, les hommes prenaient une pilule pour bloquer pendant quelques heures leurs spermatozoïdes, avant de leur rendre leur liberté ? Une étude publiée mardi ouvre la voie à cette nouvelle piste dans la recherche sur la contraception masculine. Une molécule est parvenue « à réduire la fertilité masculine rapidement et provisoirement chez des souris », résume ainsi un communiqué de la revue Nature, dans laquelle a été publié ce travail.
La contraception masculine se résume actuellement à l’usage du préservatif et à la possibilité de subir une vasectomie, dont les effets peuvent être irréversibles. La pilule masculine, elle, reste un objectif inatteignable depuis des décennies, pour des raisons complexes qui tiennent à un faible intérêt de l’industrie pharmaceutique, comme à des défis à surmonter sur le plan physiologique de la perception de la virilité.
Un contraceptif ponctuel
Plusieurs projets ont toutefois obtenu des résultats intéressants après des tests chez l’humain. Mais il reste encore à les confirmer sur des échantillons plus larges. L’étude publiée mardi en est à un stade bien plus précoce puisqu’elle a été effectuée sur des souris. Néanmoins, elle a l’intérêt d’ouvrir une nouvelle piste puisqu’il s’agit d’un contraceptif « ponctuel » et non, comme la pilule féminine, un traitement à prendre sur la durée pour assurer son effet.
La molécule étudiée bloque l’action d’une enzyme, l’adénylate cyclase soluble, qui joue un rôle central dans la mobilité des spermatozoïdes. Ces derniers se trouvent donc bloqués pendant plusieurs heures. Chez les souris étudiées, la molécule a évité toutes les gestations quand les rapports ont eu lieu dans les deux heures après l’administration. En revanche, elle n’avait plus aucun effet 24 heures après, sans par ailleurs que des effets secondaires soient signalés.
Un système prometteur
Reste qu’il est impossible de savoir, en l’état, si ce traitement fonctionnerait de la même manière chez l’humain. Les chercheurs envisagent d’entamer des essais d’ici à trois ans. « Je reste un peu sceptique quant au fait que cette méthode trouve un jour à être commercialisée », a admis auprès de l’AFP la chercheuse britannique Susan Walker, spécialiste de la contraception, qui n’a pas participé à l’étude.
Cependant, si Susan Walker reste prudente au vu de l’échec de nombreuses tentatives, elle reconnaît un « avantage frappant » à ce traitement potentiel, la promesse d’une efficacité immédiate. Dans la vie, remarque-t-elle, cela pourrait rassurer une femme qui constaterait que son partenaire prend cette pilule devant elle.
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