Pays-de-la-Loire : Les maternités se mobilisent pour lutter contre les polluants intérieurs
POLLUTION•Douze établissements ont décidé de changer leurs pratiques en matière d’alimentation, de produits cosmétiques ou de nettoyage des locauxFrédéric Brenon
L'essentiel
- Douze maternités des Pays-de-la-Loire travaillent ensemble à diminuer l’exposition des bébés et de leurs mamans aux polluants intérieurs.
- Un diagnostic et un plan d’actions ont été mis en place.
- Ces changements ne sont pas si faciles pour un établissement très réglementé.
Elles sont à Nantes, Angers, Laval, au Mans, à la Roche-sur-Yon ou encore à Saint-Nazaire. Douze maternités publiques et privées des Pays-de-la-Loire ont décidé de se mobiliser collectivement contre la présence de polluants à l’intérieur de leurs locaux. Ces polluants chimiques se retrouvent dans l’air, sur les équipements utilisés ou dans la composition de certains produits de soins administrés quotidiennement.
Craignant qu’ils soient « nocifs pour la santé de l’enfant et du futur adulte » (risque d’allergies, d’asthme, de diabète, de cancers…), les douze établissements volontaires ont donc entrepris de réduire l’exposition des patients et professionnels. Pour y parvenir, un diagnostic a d’abord été réalisé, à l’aide d’un bureau d’études, dans chacune des maternités. Puis un plan d’actions a été mis au point.
Couches, lingettes, produits nettoyants…
Les principaux changements portent sur la création d’un « référentiel unique » pour les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle, sur l’achat de couches éco-responsables, sur l’alimentation en circuits courts pour les mamans et en lait infantile biologique pour les nouveau-nés, sur l’arrêt de la distribution d’échantillons de cosmétiques auprès des jeunes mamans, ou sur la mise en place d’un suivi de la qualité de l’air intérieur. Concernant le nettoyage des locaux, il est aussi décidé de stopper les lingettes à usage unique utilisées pour les sols ou surfaces, de développer le nettoyage à l’eau ou à la vapeur, ou de réduire la réduction des produits d’entretien. Des ateliers de sensibilisation et temps d’échange sont également organisés auprès des parents.
« Dans ces établissements où les réglementations en matière d’hygiène sont drastiques, passer d’une méthode traditionnelle à une nouvelle méthode écoresponsable n’est pas sans complexité : les nouvelles consignes nécessitent une période de test pour les éprouver et juger de leur pertinence. Une fois adoptées, elles peuvent nécessiter un temps d’adaptation pour être comprises et acceptées de tous », font remarquer l’agence régionale de santé (ARS) des Pays-de-la-Loire et la Mutualité française, copilotes de cette opération.