GrogneA Toulouse, l’allongement de l’internat de médecine fait tousser

Toulouse : L’allongement de l’internat pousse les étudiants en médecine dans la rue

GrognePlusieurs centaines d’étudiants en médecine, notamment hostiles à une quatrième année d’internat dans un désert médical, ont manifesté à Toulouse
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Ils ne veulent pas être obligés de faire une quatrième année d’internat dans un désert médical. Plusieurs centaines d’étudiants en médecine ont manifesté ce mercredi à Toulouse leur opposition à cette disposition prévue par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Ce dernier a été adopté par l’Assemblée nationale et sera bientôt examiné au Sénat.

« Non, non, non à la coercition », scandait le cortège toulousain opposé également à une autre mesure visant à leur interdire d’exercer comme intérimaire à la sortie des études.



« C’est la porte ouverte à d’autres mesures coercitives », juge Sohan Annoussamy, étudiant en troisième année de médecine et coorganisateur de la manifestation. « L’argument pédagogique de la quatrième année ne tient pas car elle ne sera pas bien encadrée », estime-t-il, craignant le manque de maîtres de stage. Pour lui, les médecins sont trop peu nombreux sur l’ensemble du territoire et cette mesure serait « contre-productive ». « A cause de cette quatrième année, il y a des étudiants qui n’iront pas en médecine générale », prévient-il.

Oui à la campagne mais pas dans ces conditions

« Cela ne nous dérange pas de faire un an de plus et d’aller à la campagne, mais dans ces conditions-là on va être mal formés et cela va être dangereux pour les patients », explique Aïda Ghallab, 24 ans, étudiante en sixième année de médecine. « Un patient dans la Creuse aura par exemple un jeune médecin pendant un an, qui va partir, revenir et changer, donc il n’y aura pas de suivi possible », juge-t-elle.

Si les étudiants disent vouloir des mesures pour faciliter notamment la réalisation de stages en zones sous-dotées, ils refusent de pallier seuls les défaillances du système de santé.