Pizza Buitoni : Le président de Nestlé veut comprendre ce qui s’est passé à l’usine de Caudry
Enquête•Le président du groupe Nestlé Paul Bulcke ne compte faire aucune place au « compromis » pour trouver l’origine du scandale sanitaire20 Minutes avec AFP
Des réponses, et vite. Le président de Nestlé a affiché sa détermination à faire la lumière sur le fonctionnement de l’usine de Caudry (Nord), après le scandale des pizzas Buitoni Fraich’Up, lors d’un entretien mardi avec la chaîne de télévision suisse RTS.
« La qualité et la sécurité de nos produits » sont la « première priorité » de Nestlé, a déclaré Paul Bulcke, président du groupe depuis 2017. « Ce qui s’est passé […] nous invite à aller jusqu’au fond et à avoir les réponses », a-t-il ajouté, affirmant qu’il n’y a « pas de compromis » possible sur les questions de sécurité.
Une information judiciaire pour homicide involontaire
Le 18 mars, Nestlé avait fermé deux lignes de production de l’usine de Caudry et la préfecture y avait interdit toute activité. Les autorités sanitaires avaient en effet établi un lien entre la consommation des pizzas Fraich’Up et plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli.
Ces pizzas sont suspectées d’avoir provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres. En juillet, le patron de Nestlé France, Christophe Cornu, avait présenté ses « excuses » aux familles des enfants touchés et annoncé la création d’un « fonds de soutien aux victimes ». Une information judiciaire a été ouverte mi-mai, notamment pour homicide involontaire à l’égard d’une personne et blessures involontaires concernant 14 autres.
Selon des analyses internes menées par l’entreprise, « l’hypothèse la plus probable » est celle « d’une contamination de la farine par la bactérie E. coli STEC », du même type que celle retrouvée dans les pizzas à l’origine des contaminations. D’autres causes possibles ont été avancées, comme les conditions de nettoyage et d’hygiène, après plusieurs avertissements dans le passé et des témoignages accusateurs de salariés.