Les accidents sexuels: la fracture de la verge
SEA SEX AND FAIL•Quand rodéo rime avec gros bobo...Julien Ménielle
Vous l'avez peut-être cru, mais on vous a affirmé le contraire: le pénis n'est pas un os. Et pourtant, méfiance, il peut casser. Le drame porte le nom évocateur de «faux pas du coït», et survient après une sortie de route brutale suivie d'une collision violente.
«L'accident se produit souvent à l'occasion de rapports fougueux, avec une partenaire dominante», décrit le Dr Stéphane Droupy, urologue. Il est aussi l'apanage des couples illégitimes et de leurs «coups sur un coin de bureau» caractérisés par l'empressement de ceux qui ont peur de se faire prendre, rapporte Elizabeth, ex-cadre infirmier des urgences d'un CHU.
«On entend un "crac" et l'érection disparaît instantanément»
«Les partenaires s'avèrent souvent un peu désinhibés, par l'alcool ou les drogues», précise encore le médecin. Mais quel que soit le contexte, le mécanisme, lui, ne change pas. Concrètement, le pénis sort entièrement du vagin, et la partenaire vient le heurter violemment, en s'assoyant dessus par exemple.
Description du spécialiste: «on entend un "crac" et l'érection disparaît instantanément». Et pour cause. Car en réalité, ce qui rompt, c'est l'albuginée, la capsule qui entoure le corps caverneux donnant son caractère rigide à la verge en se gorgeant de sang. Le résultat ne se fait pas attendre: c'est la fuite de sang.
Opérer sous peine de séquelles
«Le pénis prend des allures de grosse aubergine», raconte le Dr Droupy, décrivant l'hématome qui se forme alors. «J'ai vu un patient arriver avec des testicules comme des pastèques», renchérit Elizabeth. Mais passée la surprise potagère, il faut agir. De la glace ou un pansement compressif, les moyens pour arrêter l'hémorragie interne sont peu réjouissants. Mais le pire reste à venir.
«Direction les urgences», annonce Stéphane Droupy. Car le traitement, c'est l'opération, et ce «dans les 12 à 24 heures», sous peine de séquelles, comme «les déformations ou le dysfonctionnement érectile». «Si l'urètre est rompu, il faut même envisager une reconstruction», prévient l'urologue. Mais en temps normal, une simple incision suffit pour retirer l'hématome, suturée à l'aide de fils résorbables. Le plus pénible, finalement, reste peut-être la convalescence. Six semaines d'abstinence totale.
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