Covid-19 : C'est quoi ce comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires ?
KEZAKO•« 20 minutes » fait le point sur ce comité qui va remplacer le Conseil scientifique
D.R. avec AFP
L'essentiel
- Un « comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires », qui va succéder au Conseil scientifique et qui sera composé de 19 membres, est créé par un décret paru dans le Journal officiel de dimanche, où est promulguée la nouvelle loi sanitaire.
- Ce comité, chargé d’une veille sur « les risques sanitaires liés aux agents infectieux atteignant l’homme et l’animal, aux polluants environnementaux et alimentaires, et au changement climatique », devra notamment « émettre des recommandations lorsqu’une projection fait apparaître un risque sanitaire ». Ses avis seront rendus publics.
- Le ministre de la Santé François Braun a déclaré mercredi sur France Info que le comité serait « un peu une équipe commando de scientifiques de très haut niveau ». 20 Minutes revient sur ce nouveau comité dont les missions dépasseront celles mises en place dans la lutte contre le Covid-19.
Sa naissance a été annoncée dans le Journal officiel dimanche. Un « comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires » va succéder au Conseil scientifique, dont les décisions ont rythmé toute la pandémie de Covid-19 dans l’Hexagone.
« Avec la fin de la loi sur la sécurité sanitaire, le Conseil scientifique, naturellement, tombe mais avec les risques que nous avons dans notre monde actuel concernant l’émergence éventuelle de nouveaux virus, je vais mettre en place un conseil scientifique à peu près équivalent », expliquait mercredi le ministre de la Santé François Braun sur Franceinfo. Comment va fonctionner ce nouveau comité ? Qui le composera ? 20 Minutes vous explique tout.
Quel sera son rôle ?
Le comité sera chargé d’une veille sur « les risques sanitaires liés aux agents infectieux atteignant l’humain et l’animal, aux polluants environnementaux et alimentaires, et au changement climatique ». Il devra notamment « émettre des recommandations lorsqu’une projection fait apparaître un risque sanitaire ».
Il aura aussi la mission d'« émettre des recommandations sur les mesures envisagées par les autorités publiques afin de lutter contre une crise sanitaire » et « sur la stratégie vaccinale mise en œuvre, le cas échéant, face à une menace sanitaire », selon le décret. Institué auprès des ministres de la Santé et de la Recherche, il pourra être saisi par l’un d’entre eux ou s’autosaisir et ses avis seront rendus publics.
Qui va composer ce commando ?
Dix-neuf personnes composeront ce « comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires ». Il sera présidé par une personnalité qualifiée, désignée par les ministres de la Santé et de la Recherche, et composé de « 16 personnalités scientifiques ou professionnels de santé, d’un représentant des patients, d’un représentant des citoyens ».
Il n’est pas exclu que certains membres du Conseil scientifique – dont la mission cesse dimanche avec la fin de l’état d’urgence sanitaire – en fassent partie. Les noms de ses membres seront « communiqués dans les prochains jours », a indiqué le cabinet du ministre de la Santé François Braun. Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, ne devrait toutefois pas faire partie de ce nouvel équipage. « C’est à d’autres de mener cette aventure », précisait-il au Parisien samedi.
Toutefois, « dans une logique de santé globale », il n’y aura pas uniquement des épidémiologistes dans cette nouvelle équipe, précisait le ministre mercredi sur France Info. « En cas de crise sanitaire », son président pourra « proposer de faire appel à des personnalités supplémentaires pour leurs expertises spécifiques ». Les membres du comité seront nommés « pour une durée de deux ans, renouvelable une fois ».
Quelles seront les différences avec le conseil scientifique ?
La première différence, c’est que les missions de ce nouveau comité dépasseront celles mises en place lors de la lutte contre le Covid-19, a souligné François Braun. Selon le ministre de la Santé, le comité serait « un peu une équipe commando de scientifiques de très haut niveau ». Ce comité restera « indépendant, transparent dans ses avis et extrêmement réactif », a-t-il précisé mercredi à France Info.
De plus, avec « des spécialistes de santé humaine, animale, de l’environnement », le comité permettra « une approche plus large », a estimé le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, dans un entretien au Parisien dimanche. Car celui qui a été à l’avant-garde de la lutte contre le coronavirus refuse de se faire des « illusions ». « On aura de nouveaux outils, mais on sera surpris par un nouveau virus qui aura d’autres propriétés », a-t-il prédit.
Quelle pourrait être leur première décision ?
Une première décision s’esquisse déjà pour ce « commando » qui vient en remplacement du Conseil scientifique. Car le responsable de la structure pourra imposer le port du masque dans les hôpitaux, structures médico-sociales et de soins, mais aussi dans les pharmacies et laboratoires de biologie médicale pour les plus de six ans, selon un arrêté au Journal officiel.
Notre dossier sur le Covid-19
Une obligation qui pourrait intervenir rapidement compte tenu du contexte sanitaire. Dans une tribune publiée vendredi dans L’Express, un collectif de patients, de soignants et de scientifiques a d’ailleurs plaidé pour que le masque reste obligatoire à l’hôpital après le 31 juillet,