Percer, arracher la peau… Comment soigner au mieux une ampoule ?

Les bobos de l’été : Percer, arracher la peau… Comment soigner au mieux une ampoule ?

AÏE AÏE AÏE (5/6)Si l’été est la saison préférée des Français, c’est aussi celle où l’on peut se faire bouffer par les moustiques, prendre un vilain coup de soleil, chopper la tourista, se brûler avec le barbecue… Mais « 20 Minutes » ne prend pas de congés et vous livre les bons réflexes à avoir face aux bobos de l’été
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

L'essentiel

  • Chaque année, durant les vacances estivales, de petits incidents surviennent.
  • Même sans gravité, ces bobos de l’été peuvent être incommodants et douloureux. Alors, pour éviter que cela ne gâche les vacances, mieux vaut savoir comment réagir.
  • Dans le cinquième épisode de notre série consacré aux bobos de l’été, 20 Minutes vous livre les bons réflexes à adopter en cas d’ampoule.

Enfin le temps des vacances d’été ! Après avoir passé l’année enfermé en évitant la pluie et le Covid-19, on a tous envie de profiter du grand air. On ressort les sandalettes, les chaussures de randonnée et, pour les plus courageux, les chaussures de running pour se remettre à courir sous le soleil (mais pas en plein cagnard hein !). Sauf qu’entre mauvaises baskets et stilettos assassins, l’été, nos pieds peuvent faire la douloureuse expérience des ampoules.

Un petit bobo qui peut faire très mal et qu’il faut soigner pour éviter qu’il ne s’infecte. Faut-il la percer ou pas ? Arracher la peau ou pas ? 20 Minutes vous donne la marche à suivre quand on se fait une ampoule.

L’ampoule pour les nuls

« C’est une réaction mécanique : l’ampoule se forme en cas de frottements répétés entre la peau et la chaussure, explique le Dr Isabelle Rousseaux, dermatologue. Les frottements causent une inflammation, et la couche externe de l’épiderme se décolle pour former une cloque qui se remplit de liquide ». Et si on peut se faire des ampoules toute l’année, l’été y est d’autant plus propice. La chaleur fait transpirer davantage, donc fait gonfler les pieds, ce qui augmente les risques de s’en faire une.

Le bon réflexe

« Le risque avec les ampoules, c’est qu’elles s’infectent. Donc en premier lieu, on nettoie la zone à l’eau et au savon ou avec un antiseptique de type mercurochrome ou éosine, prescrit la dermatologue. Ensuite, en cas de grosse ampoule avec une bulle remplie de liquide, on peut prendre une aiguille, que l’on va stériliser à l’alcool ou en la passant à la flamme d’un briquet (en la laissant évidemment refroidir !), pour la percer. Après cela, on met un pansement hydrocolloïde, spécial ampoule, qui a une texture de gel silicone et qui va soulager la douleur en faisant comme un petit coussin sur l’ampoule, protéger la plaie et favoriser la cicatrisation ».

Pour les jours suivants, « il s’agit d’éviter l’infection et de veiller à la bonne cicatrisation, qui peut prendre environ deux semaines si on a une grosse ampoule », indique le Dr Rousseaux. La marche à suivre, c’est de « désinfecter tous les jours avec un antiseptique. Si l’ampoule est grosse et à vif, on peut, durant les deux, trois premiers jours, porter un pansement spécial ampoule 24 h/24 pour éviter les frottements nocturnes. Sinon, dès que ça commence à cicatriser et être moins douloureux, on laisse la peau respirer la nuit, recommande-t-elle. Ensuite, mieux vaut prendre sa douche en gardant le pansement pour protéger la plaie, puis la sécher délicatement, la désinfecter et mettre un nouveau pansement ».

La fausse bonne idée

« Il ne faut surtout pas arracher la peau : elle fait office de pansement naturel et favorise la cicatrisation », insiste le Dr Rousseaux. Quant au remède de grand-mère qui consiste à passer un fil dans le chas d’une aiguille, puis de le laisser dans l’ampoule après l’avoir percée, on oublie. « Parce que cela pourrait causer une infection », poursuit la dermatologue.

Et si vos ampoules et vous êtes déjà sur votre lieu de vacances, « mieux vaut éviter, quand elle est toute fraîche, d’aller pieds nus dans le sable. Le risque : s’en coller sur la plaie à vif encore douloureuse, rappelle le Dr Rousseaux. Autre mauvaise idée, tremper dans l’eau de la mer ou de la piscine, au risque d’infecter la plaie. C’est une précaution à prendre juste au début », rassure-t-elle.

Ça leur est arrivé

En bonne pro des résolutions que l’on ne tient pas, Julie s’était promis de reprendre le sport. « J’ai finalement résilié ma carte d’abonnement à la salle, où je n’avais pas mis les pieds depuis un an, confie la jeune femme. Il y a trois mois, avec le retour des beaux jours et la perspective des vacances d’été en maillot de bain, j’ai voulu aller courir. J’ai chaussé mes nouvelles baskets, et après vingt-cinq minutes de petite foulée pas très confortable, j’avais le visage rouge comme une tomate et surtout le creux de la plante du pied gauche dégommé par une énorme ampoule. De retour à la maison, j’ai lavé mon pied à l’eau et au savon, séché doucement et percé l’ampoule avec une aiguille propre, puis j’ai désinfecté avec un spray antiseptique. Mais la nuit, avec le frottement de la cloque percée contre les draps, j’ai eu hyper mal. Du coup, le lendemain j’ai coupé la peau décollée. Clairement, ce n’était pas une bonne idée. La peau était à vif en dessous, pendant trois jours, j’avais du mal à marcher ! Heureusement que je télétravaillais parce que j’avais hyper mal à chaque pas. Ça a mis plus de trois semaines à cicatriser correctement ! »

Et Julie les collectionne. « Je dois avoir des pieds à ampoules ! Il y a quelques jours, ce sont des sandales à petits talons qui ont eu raison de mes petits orteils, en quelques minutes, j’avais deux ampoules, petites mais déjà douloureuses à chaque pas ». En pratique, « il n’y a pas de pieds à ampoules, mais des chaussures à ampoules, souligne le Dr Rousseaux. Le plus souvent, elles se forment à cause de chaussures inadaptées, neuves ou trop serrées, et ça va très vite ». Comme Julie, qui n’a pas traîné : « J’ai foncé au supermarché le plus proche et pris des pansements pour ampoules, à la texture gel, pour soulager le frottement. C’est tellement efficace que maintenant, j’en garde toujours un dans mon sac à main pour être parée ! »