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A Bordeaux, un IRM pédiatrique pour évacuer le stress des enfants

Bordeaux : A l’hôpital des enfants, un IRM pédiatrique pour évacuer l’angoisse de l’examen

MEDECINEUn service consacré à l’imagerie pédiatrique vient d’être inauguré au sein de l’hôpital des enfants du CHU de Bordeaux
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Les examens d’Imagerie par résonance magnétique sont dimensionnés pour visualiser les « tissus mous », du cerveau aux muscles en passant par les tendons.
  • L’IRM reste source de stress pour les enfants.
  • Le CHU de Bordeaux vient ainsi d’équiper son hôpital des enfants d’un IRM pédiatrique qui permet aux enfants d’être conditionnés en douceur et de regarder des vidéos pendant l’examen.

Un tunnel dans lequel il faut rester allongé sur le dos et immobile. Un bruit métallique glaçant. Si les progrès technologiques ont amélioré les appareils d'IRM (Imagerie par résonance magnétique) ces dernières années, ces machines restent sources d’angoisse pour les patients, en particulier les enfants. C’est pourquoi le CHU de Bordeaux a équipé, en mars, son hôpital des enfants de nouveaux locaux exclusivement consacrés à l’imagerie pédiatrique.

Un parcours fléché permettant de suivre la mascotte Nati, un panda roux spationaute, des dessins de fusée et de planètes aux murs… L’univers créé dans ce service tente d’offrir aux enfants, et aux parents, la possibilité d’évacuer le stress de l’examen, parfois prescrit dans le cadre de pathologies lourdes. « L’objectif final est de faciliter la réalisation des examens », résume le Pr Jean-François Chateil, chef du service de radiologie et d’imagerie anténatale, de l’enfant et de la femme.

« Rendre l’équipement le plus accueillant possible »

Dans une salle à part, l’enfant peut même bénéficier d’une sorte d’examen « à blanc » dans un simulateur en forme de fusée. « C’est notre salle "IRM en jeu" : on couche l’enfant sur un lit d’examen, on lui pose un arceau bleu sur la tête qui correspond à l’antenne qu’on va lui apposer par la suite, et on simule le bruit de la machine pour le préparer, détaille le Pr Chateil. Une caméra filme l’enfant pendant deux-trois minutes, puis on lui montre le film, afin de bien lui expliquer de ne pas bouger pendant le vrai examen. »

Le Pr Jean-François Chateil, chef du service de radiologie et d?imagerie anténatale, de l?enfant et de la femme au CHU de Bordeaux.
Le Pr Jean-François Chateil, chef du service de radiologie et d?imagerie anténatale, de l?enfant et de la femme au CHU de Bordeaux. - Mickaël Bosredon/20Minutes

Une fois « conditionné », l’enfant peut passer dans la vraie salle d’examens. Avant d’y pénétrer, il sélectionne à l’entrée un thème vidéo. Couché dans le tunnel, il pourra ainsi se distraire devant un film grâce à un écran disposé à l’arrière de l’appareil, et que le patient regarde à l’aide d’un miroir au-dessus de sa tête. Autre possibilité, il peut écouter de la musique grâce à un casque.

« La machine est la même que pour un IRM adulte, mais nous avons fait en sorte de rendre l’équipement le plus accueillant possible, de façon que l’on ait des atmosphères favorables à l’examen, qui dure entre 20 minutes et une heure », souligne encore le Pr Chateil.

Entre 2.500 et 3.000 examens pédiatriques par an

« Depuis un peu plus d’un mois que l’on est ouvert, on a un bon retour des familles, essentiellement au niveau des locaux, poursuit le chef de service. On est plus au calme et tout le monde est plus détendu qu’auparavant, lorsque l’IRM pédiatrique était disposé au milieu des IRM adultes dans un vaste brouhaha. »

Le CHU de Bordeaux réalise entre 2.500 et 3.000 examens pédiatriques par an, « chiffre qui inclut les IRM anténatales » précise le médecin. Cette nouvelle machine « va nous permettre d’augmenter de 30 à 40 % nos possibilités ». De dix à douze patients par jour, elle devrait monter progressivement à seize patients. Ce qui ne sera toutefois pas sans poser de problèmes d’effectifs, dans un service déjà sous tension.

L’examen le plus performant pour regarder le cerveau

Les délais pour obtenir un examen par IRM pour les enfants « sont de l’ordre d’un mois et demi à trois mois pour des examens de routine, sachant que nous faisons passer les affections plus graves, en particulier en neurologie et en oncologie, en urgence, poursuit le Pr Chateil. L’IRM reste l’examen le plus performant pour regarder le cerveau, nous avons donc une part importante de pathologies neurologiques, et à côté de cela, nous réalisons aussi des examens pour des tumeurs, les pathologies de l’appareil digestif, et même de l’exploration pulmonaire. »

L’IRM est dimensionnée pour visualiser les « tissus mous », du cerveau aux muscles en passant par les tendons.