Strasbourg : Une unité médicale mobile pour éviter d’aller aux urgences surchargées
SOINS DE PROXIMITE•Imaginée par un médecin et un infirmier, cette unité médicale mobile, unique en France, se rend au chevet des patients pour les blessures traumatiques et alléger ainsi les services d’urgencesGilles Varela
L'essentiel
- Thomas Brisson, médecin, et François Erckert, infirmier, tous deux originaires de l’agglomération strasbourgeoise, ont imaginé une nouvelle alternative pour alléger les services d’urgence et rassurer les patients : une unité médicale mobile (UMM) « tout terrain ».
- Equipés d’un petit utilitaire contenant tout le matériel nécessaire pour les soins traumatologiques, dont un appareil radiographique monté sur pneus, ils se rendent directement chez le patient.
- Avec leur expérience, dix ans aux urgences du SAU-SMUR de Haguenau pour Thomas Brisson et cinq ans d’expérience aux urgences sur Strasbourg pour François Erckert, les deux professionnels de santé savent répondre aux priorités.
D’un constat tout simple est venue une idée lumineuse. Les services des urgences hospitalières sont surchargés et nombreux sont ceux qui angoissent à l’idée de devoir attendre des heures à l’hôpital pour se faire confirmer et soigner une fracture, se faire plâtrer, soigner une plaie, une luxation de l’épaule, les brûlures de premier et deuxième degrés… Toute la petite traumatologie à l’exception des blessures à la tête, au dos et les fractures ouvertes. Aussi, Thomas Brisson et François Erckert, respectivement médecin et infirmier originaires de l’agglomération strasbourgeoise, ont imaginé une nouvelle alternative pour alléger les services d’urgences et rassurer les patients, avec leur unité médicale mobile (UMM) « tout terrain ».
La seule sous cette forme en France, confie le médecin, engagée dans la prise en charge de pathologies traumatiques à domicile. « Mais soyons clairs, nous n’avons rien fait de nouveau en termes de médecine, c’est juste la même chose que ce que l’on pratiquait aux urgences mais à la maison, pour plus de confort pour les patients. »
L’UMM peut ainsi « effectuer des soins de façon identique à un service d’urgences comme la radiologie, l’immobilisation, prescrire des antidouleurs, faire des sutures, ou même assurer un suivi (après accord du patient et de son médecin traitant), explique le docteur Thomas Brisson. Peu importe que cela soit à son domicile ou sur son lieu de travail, tant que cela ne se fait pas sur la voie publique. » L’unité médicale mobile peut intervenir dans un gymnase, un Ehpad ou un immeuble. « Mais de pas plus de quatre étages, précise le praticien, car le matériel de radiographie pèse tout de même 80 kg. »
Au chevet du patient
Par leur expérience, dix ans aux urgences du SAU-SMUR de Haguenau pour Thomas Brisson et cinq ans d’expérience aux urgences sur Strasbourg pour François Erckert, infirmier diplômé d’état, les deux professionnels de santé savent répondre aux priorités. Equipés d’un petit utilitaire, lequel permet de transporter rapidement tout le matériel nécessaire à l’ensemble des interventions traumatologiques, mais aussi un appareil de radiographie sur pneus facilement transportable, ils accèdent au chevet du patient. Leur rayon d’action s’étend de l’Eurométropole jusqu’au nord de Haguenau, du Kochersberg et à la frontière allemande. Leurs patients ? « Souvent des personnes en Ehpad, des personnes isolées, celles qui ne peuvent pas trop se déplacer, mais aussi dans les infirmeries d’usines pour soigner des travailleurs… »
Concrètement, ce service est proposé par ces professionnels de santé depuis janvier dernier. Du lundi au vendredi, (sauf le mercredi), de 8 heures à 18 heures et même le week-end de 13 heures à 18 heures, l’UMM se déplace chez le patient le plus rapidement possible. Pris en charge par la Sécurité sociale, le dépassement d’honoraire tourne autour des 60 euros, mais qui peuvent être pris en partie par la mutuelle du patient.
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Joignable via leur site Web, par téléphone, mais aussi en appelant son médecin traitant, il sera prochainement possible de les contacter en passant par le 116 ou le 117. Pour l’heure, l’équipe de l’UMM ne compte pas développer ce concept original dans le reste de l’Hexagone. Elle préfère se concentrer à répondre tout simplement et rapidement à l’urgence locale, et c’est déjà beaucoup.