Gonorrhée : Un vaccin contre la méningite B protégerait contre cette MST, selon trois études
VACCINATION•Deux doses de ce vaccin accorderaient une protection de 33 à 40 % contre l’IST20 Minutes avec agences
Un vaccin déjà existant contre la méningite de type B pourrait également protéger contre la gonorrhée, une maladie sexuellement transmissible. Trois études publiées dans The Lancet Infectious Diseases ont abouti à la même conclusion.
Cette infection, aussi baptisée blennorragie ou « chaude-pisse » et causée par une bactérie, affecte surtout les moins de 30 ans, les hommes en particulier. Non traitée, elle peut entraîner un risque accru de contracter le VIH ou un risque d’infertilité chez les femmes. Plus de 80 millions de nouveaux cas ont été enregistrés dans le monde en 2020, un chiffre en hausse.
Une protection dès la première dose
En 2016, l’OMS s’est donné pour but de réduire l’incidence de la gonorrhée de 90 % dans le monde d’ici à 2030. Aucun vaccin n’existe cependant pour le moment et la baisse d’efficacité des médicaments contre les bactéries fait craindre que cette maladie ne devienne plus résistante. D’où l’intérêt porté aux vaccins contre la méningite à méningocoque B.
Selon une première étude menée en Australie, le vaccin 4CMenB à deux doses apparaît efficace à 33 % contre la gonorrhée. Des chiffres qu’on retrouve dans la deuxième étude menée aux Etats-Unis : la vaccination à deux doses semble y apporter une protection de 40 % contre l’IST. Une dose de vaccin aurait, à elle seule, 26 % d’efficacité.
Un intérêt sanitaire et économique
Ces deux études ne font qu’évaluer des données et ne permettent donc pas de prouver un lien direct de cause à effet. Des essais cliniques sont donc nécessaires. Même si le vaccin contre la méningite B n’est pas une réponse idéale face à la gonorrhée, il pourrait permettre d’avancer notamment pour trouver un vaccin spécifique, selon les chercheurs.
De son côté, la troisième étude menée au Royaume-Uni a cherché à modéliser les effets sanitaires et économiques de l’utilisation du vaccin contre la méningite B contre la gonorrhée. La vaccination des personnes à risque serait le moyen le plus rentable de faire baisser le nombre de cas. Cela pourrait prévenir 110.000 cas en Angleterre et économiser huit millions de livres sur 10 ans.