En cas d'ingestion d'une pile bouton par un enfant, il faut réagir très vite, explique la HAS
RECOMMANDATIONS•L’ingestion d’une pile bouton peut provoquer une brûlure dans l’œsophage dont la gravité augmente fortement après la deuxième heure20 Minutes avec agences
Les piles bouton, présentes dans les jouets, montres ou encore télécommandes, peuvent être un danger mortel si elles sont avalées par les enfants. Il faut alors agir très vite, souligne la Haute Autorité de santé (HAS), qui publie de nouvelles recommandations mercredi.
Si des actions ont déjà été menées pour sensibiliser à ce « risque potentiellement mortel » surtout pour les jeunes enfants, « on constate une augmentation en France des cas d’ingestion de piles de grand diamètre » (au moins 15 millimètres), note la HAS dans un communiqué commun avec la Société de toxicologie clinique (STC).
Risques de brûlure
Avalées, les piles bouton peuvent se bloquer dans l’œsophage, le conduit qui relie la bouche à l’estomac. Elles peuvent ensuite provoquer, par leur action électrique dans ce milieu humide, une brûlure dont la gravité augmente beaucoup après la deuxième heure.
« La rapidité de réaction de chacun est essentielle car, même en cas de doute, l’ingestion d’une pile bouton constitue une urgence », soulignent la HAS et la STC.
Mais, jusqu’alors, aucune recommandation ne définissait « précisément » la prise en charge des enfants en France, ce qui pouvait entraîner des pratiques hétérogènes sur le territoire.
Laisser l’enfant à jeun
Pour le grand public, il est désormais recommandé de laisser l’enfant à jeun sans tenter de le faire vomir et d’appeler le 15 ou un centre antipoison, rappelle le communiqué. Pour les professionnels, la HAS et la STC relèvent par exemple que la radiographie du thorax est l’examen de référence pour confirmer l’ingestion d’une pile et en déterminer la localisation.
Une pile bloquée dans l’œsophage est une urgence vitale, qui requiert une endoscopie digestive haute « sans délai ». Si la pile est dans l’estomac, une endoscopie digestive est parfois nécessaire, précise le communiqué.
Fabriquer des piles inférieures à 15 mm
Aux pouvoirs publics, la HAS et la STC suggèrent une information régulière sur le long terme sur les risques d’ingestion d’une pile bouton ciblant le grand public, les professionnels de la petite enfance et de santé.
Elles leur recommandent également de « travailler avec les industriels responsables de la mise sur le marché des piles bouton, y compris au niveau européen, pour favoriser la fabrication et l’utilisation de piles bouton d’un diamètre inférieur à 15 mm, mais aussi pour sécuriser les appareils fonctionnant avec ces piles ».