REPORTAGE« Je n’ai plus le choix… » A Nice, Ilham se résout à la première dose

Pass vaccinal à Nice : « Je n’ai plus vraiment le choix… » Ilham, 38 ans, se résout à recevoir sa première dose

REPORTAGEAu centre de vaccination du Palais des expositions de Nice, moins de cinquante personnes par jour reçoivent une première injection en ce moment
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Depuis lundi, le pass vaccinal est entré en vigueur pour les personnes de 16 ans et plus. Contrairement au pass sanitaire, il ne permet plus de présenter un test négatif pour avoir accès aux restaurants, par exemple.
  • C’est parce que le QR code est nécessaire pour voyager qu’Ilham a décidé de faire sa première dose.
  • Comme elle, de nombreuses personnes qui se font vacciner pour la première fois le font parce qu’elles étaient inquiètes à propos du vaccin, pas parce qu’elles étaient « antivax », assure la Niçoise.

«Je suis dégoûtée. J’y vais à contrecœur mais je n’ai pas le choix », lance Ilham, 38 ans, dans la file du centre de vaccination du Palais des expositions de Nice. Comme la quinzaine de personnes qui avaient pris rendez-vous ce jour-là, elle va recevoir sa première injection de vaccin contre le Covid-19.

« Il n’y a pas que des antivax ! Si je ne suis pas venue avant, c’était surtout parce que j’étais inquiète, je trouvais qu’on n’avait pas assez de recul et j’ai assez de problèmes de santé comme ça », s’explique-t-elle. Ilham a « repoussé » ce moment « au maximum » mais elle s’est retrouvée « coincée » avec le pass vaccinal, entré en vigueur lundi pour les personnes de 16 ans et plus. Elle ajoute : « Tout ce qui est restaurant, je m’en fiche. Mais ça commençait à me revenir cher [en tests de dépistage] et puis, même pour voyager, les compagnies aériennes demandent le vaccin. C’est là que c’est devenu vraiment problématique pour mon travail. »

« Beaucoup de personnes attrapent le Covid et ne viennent finalement pas se faire vacciner »

Laurence Serandour, responsable du centre de vaccination de la ville de Nice, indique qu’il y a « un peu tous les profils » parmi celles et ceux qui se résignent à recevoir leur première injection. « Des personnes isolées, des personnes qui n’ont plus la possibilité de présenter de test négatif, d’autres qui sont très stressées », détaille la responsable. Avant d’ajouter : « On a aussi beaucoup de personnes qui ne viennent finalement jamais car elles ont attrapé le coronavirus entre-temps et obtiennent leur certificat de rétablissement pour les six prochains mois. » Un délai qui sera bientôt ramené à quatre mois pour lutter contre la propogation du variant Omicron.

Jusqu’à la mi-janvier, « il y avait entre 60 et 100 premières doses par jour. Maintenant, ça dépend des jours. Aujourd’hui, c’était une quinzaine. Hier, une trentaine. Pour un total moyen de 800 injections réalisées par jour ». Même sans avoir pris rendez-vous, les personnes qui souhaitent venir faire leur première dose sont prises en charge au Palais des expositions, souligne la responsable.

Depuis le début de la campagne vaccinale, la métropole niçoise a administré 604.997 doses de vaccin anti-Covid dont 99.168 troisièmes doses, ce qui correspond à « environ la moitié des rappels faits sachant que la médecine de ville peut aussi vacciner », résume Laurence Serandour. Dans son dernier rapport hebdomadaire, l’agence régionale de santé de Paca rappelle que « la vaccination demeure un moyen efficace de lutte contre les formes graves de la maladie ».