Le constat est sans appel. D’après une étude Ifop réalisée en ligne les 7 et 8 décembre derniers pour le laboratoire Biogaran et dévoilée par nos confrères du Parisien ce mardi, 74 % des personnes interrogées estiment que le système de soins s’est détérioré dans notre pays ces dernières années. En 2007, ce chiffre s’élevait à 57 %.

Alors, à quoi est due cette hausse ? Selon Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG France, si le système hospitalier est « à bout de souffle », c’est en partie à cause du « départ à la retraite de nombreux généralistes », sans qu’ils ne soient remplacés. En effet, un rapport de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), organe rattaché au ministère de la Santé, prévoit une baisse continuelle du nombre de médecins jusqu’en 2028, avec un retour au niveau actuel prévu pour 2035.

99 patients sur 100 soignés en cabinet

Jacques Battistoni révèle par ailleurs que « le recours à l’hôpital ne concerne qu’un patient sur cent par jour », les cabinets médicaux prenant en charge les 99 personnes restantes. Conséquence : les cabinets sont engorgés. Selon l’étude de l’Ifop, 70 % des personnes interrogées affirment ainsi avoir renoncé à une consultation chez un médecin au moins une fois dans leur vie. Ce chiffre s’élève à 51 % pour les seuls généralistes, qu’ils soient établis à Paris ou en province. Or selon le rapport de la DREES, les généralistes français ont subi une baisse de 5.000 postes depuis 2015.

Outre l’aspect financier, le problème est aussi d’ordre territorial, avec des difficultés d’accès aux soins dans les zones rurales. Mais des solutions émergent pour lutter contre la désertification médicale. La mise en place de cabinets secondaires et de maisons de santé en fait partie.