Coronavirus : Comment pourrait être déployée la gratuité des autotests pour les personnes vaccinées ?
DEPISTAGE•Le gouvernement pourrait annoncer ce vendredi, à l'issue du Conseil de défense sanitaire, la gratuité des autotests pour les personnes ayant reçu le vaccin anti-Covid
Anissa Boumediene
L'essentiel
- Alors qu'un Conseil de défense sanitaire se tient ce vendredi, l'exécutif pourrait à son issue annoncer la gratuité des autotests pour les personnes vaccinées.
- Face à la ruée vers les tests de dépistage et à quelques jours des fêtes de fin d'année, la mesure permettrait de contenir la cinquième vague épidémique qui frappe actuellement la France.
- 20 Minutes vous explique comment cette mesure, si elle était appliquée, pourrait être déployée.
Se tester avant de se retrouver. Avec des contaminations qui dépassent la barre des 60.000 cas pour le troisième jour consécutif, l'exécutif réunit ce vendredi un Conseil sanitaire de défense, et envisage de nouvelles mesures pour tenter de contenir la cinquième vague de coronavirus qui n'en finit pas de déferler. Alors que les vacances scolaires démarrent et que des millions de familles vont se retrouver pour les fêtes, le gouvernement veut, comme l'an dernier, pousser les Français à se faire dépister avant ces moments de convivialité où les gestes barrières pourraient être un peu oubliés.
Et pour les encourager, il envisage de rendre gratuits les autotests pour les personnes vaccinées. Une mesure qui pourrait être annoncée à l'issue du Conseil de défense sanitaire.
Pourquoi lancer maintenant la gratuité des autotests et dans quelles conditions seraient-ils délivrés ?
L'objectif de cette mesure, « c'est de trouver une solution logistique à l'explosion de la demande de dépistage, qui est telle que les laboratoires et les officines ne peuvent plus y répondre à eux seuls, répond Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). A une semaine de Noël, c'est impossible de tester tout le monde en un ou deux jours ». Et la ruée sur les tests a déjà commencé : plus de 5,8 millions ont été réalisés la semaine dernière, un niveau record dépassant le pic du mois d'août, selon des chiffres du ministère de la Santé.
Dans le détail, la gratuité envisagée « ne signifie pas "open bar", insiste le pharmacien. Il ne s'agit pas de distribuer gratuitement autant de tests qu'une personne pourrait demander. La règle, c'est que toute personne vaccinée souhaitant être dépistée privilégie le test antigénique ou PCR. Mais dans le cas où la pharmacie ne serait pas en capacité de réaliser le test antigénique parce qu'elle est débordée, alors on propose gratuitement deux autotests au patient vacciné, non symptomatique et non cas contact, à réaliser à la maison ».
Pourquoi donner deux autotests ? « En répétant l’autotest 1 à 2 fois par semaine, on augmente les chances de le réaliser au début de la maladie, c’est-à-dire au moment où le virus est le plus présent et le plus facilement détectable, et surtout au moment où on est le plus contagieux », détaille l'Assurance maladie. Et à quelques jours des réveillons, « le geste le plus utile consiste, pour tous les participants, et en particulier les moins fragiles, les plus jeunes et les plus actifs socialement, à se dépister, soit par un autotest le jour même, soit par un test antigénique », insiste le Conseil scientifique dans son dernier avis.
Comment l'auto-prélèvement se déroule-t-il ?
Conformément à un arrêté publié au Journal officiel le 11 avril, les autotests sont en vente libre seulement en pharmacie et au prix maximum de 5,20 euros, et leur vente en ligne est interdite. « Il faut qu’il y ait un professionnel de santé qui puisse vendre ces tests, en expliquer le fonctionnement », a estimé le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 3 avril, rappelant qu’il s’agit « d’un produit de santé ». Ils sont accessibles sans ordonnance et resteront payants pour les personnes non vaccinées.
Une fois son kit en main, côté mode d'emploi, comme son nom l'indique, l'autotest est un test antigénique que l'on réalise soi-même, à l'aide un écouvillon pour faire le prélèvement nasal, comme pour un test PCR réalisé en laboratoire ou un test antigénique passé en pharmacie. Et si vous êtes de nature douillette et craintive face à l'écouvillon (on est pareil, on ne juge pas), rassurez-vous, « ce mode d’auto-prélèvement nécessite d’introduire l’écouvillon moins profondément que le prélèvement nasopharyngé pratiqué pour les tests RT-PCR et antigéniques classiques », explique l'Assurance maladie. « Pour certains tests, le prélèvement d’une seconde narine est nécessaire », complète le ministère de la Santé.
Pas besoin d'attendre de longues heures un retour du laboratoire comme après un test PCR, avec l'autotest, « le résultat est donné au bout de 15 à 20 minutes », précise l'Assurance maladie.
Quelle est la fiabilité de ce dispositif et que faire en cas de résultat positif ?
Eh bien ça, ça dépend de vous ! « Pour augmenter la fiabilité du test, il faut suivre rigoureusement le guide d’utilisation fourni lors de l’achat », conseille l'Assurance maladie. Toutefois, « les autotests sont moins sensibles que les tests RT-PCR et antigéniques », mais le risque de faux positif est faible, de moins de 1 %.
Si le résultat est positif, « l'autotest ne suffit pas », indique Pierre-Olivier Variot. Dans ce cas, « il faut sans tarder réaliser un test PCR qui confirmera ou non le résultat, s’isoler immédiatement et prévenir les personnes avec qui l'on a récemment été en contact en l'absence de gestes barrières pour qu’elles s’isolent », prescrit l'Assurance maladie. Ce test sera « pris en charge par les services de l'Assurance Maladie sur présentation de la carte Vitale », complète le ministère de la Santé, que l'on soit ou non vacciné.