Vaccination : Les 360.000 enfants « à risque » peuvent recevoir leur injection anti Covid-19 dès ce mercredi
EPIDEMIE•Cette vaccination des enfants à risque apparaît comme un premier pas avant une généralisation qui se ferait sur la base du volontariatO.G. avec AFP
L'essentiel
- Environ 400.000 enfants vulnérables ou vivant avec une personne immunodéprimée peuvent se faire vacciner à partir de ce mercredi.
- Qui pourra les vacciner ? Où ? Avec quel vaccin ? « 20 Minutes » répond à cinq questions sur cette nouvelle étape de la campagne vaccinale.
- Le gouvernement souhaite ouvrir à tous les enfants la vaccination, sur la base du volontariat, mais attend cette semaine les avis de la Haute Autorité de santé et du Comité consultatif national d’éthique avant d’arbitrer.
C’est le top départ ce mercredi. Depuis ce matin, certains enfants peuvent être vaccinés contre le Covid-19. Mais uniquement, pour le moment, ceux susceptibles de développer des formes graves de la maladie ou ceux qui vivent avec une personne immunodéprimée.
Qui peut être vacciné ? Par qui ? Et où ? 20 Minutes fait le point.
Quels enfants sont éligibles ?
Il y a donc deux catégories d’enfants qui pourront se faire vacciner dès aujourd’hui. Tout d’abord, les enfants « à risque », c’est-à-dire ceux souffrant de maladies hépatiques chroniques, de maladies cardiaques et respiratoires chroniques (dont l’asthme) ou neurologiques, d’obésité, de diabète, d’immunodéficience primitive ou atteints de trisomie 21. Mais aussi les enfants vivant sous le toit d’une personne immunodéprimée.
Cela concerne environ 400.000 enfants en France.
Où pourront-ils être vaccinés ?
« Nous demandons aux services pédiatriques des hôpitaux de mettre en place des opérations de vaccination, indique l’entourage d’Olivier Véran. Nous avons demandé aux Agences régionales de santé d’identifier des centres de vaccination ouverts aux enfants dans chacun des départements. » Dans certains centres, une ligne sera donc réservée à la vaccination de ces enfants vulnérables, avec ou sans rendez-vous.
Qui pourra les vacciner ?
Il n’y aura pas besoin d’ordonnance pour vacciner son enfant à risque. « En revanche, il y aura un entretien médical pré-vaccinal, qui se déroulera sur le lieu de la vaccination, reprend le ministère. Le médecin vérifiera l’éligibilité de l’enfant pour s’assurer qu’il est dans la cible. »
Pour l’instant, les professionnels habilités à vacciner les enfants, contre le Covid-19 comme d’autres maladies, restent les médecins Mais également les infirmiers, à condition d’avoir une prescription médicale. « On reste sur ce périmètre, ça n’exclut pas qu’on réfléchisse à l’élargir », prévient le ministère. Pour le moment, donc, impossible de faire vacciner son enfant en pharmacie.
Avec quel vaccin ?
Ils seront vaccinés avec un vaccin Pfizer pédiatrique adapté, trois fois moins dosé que le vaccin des adultes. Pour les enfants de 5 à 11 ans à risque de forme grave, le schéma de vaccination complet est de deux doses de vaccins à trois semaines d’intervalle.
Il se présente sous la forme d’un flacon de dix doses, qui nécessite une reconstitution. « Il a une couleur différente avec un bouchon orange pour le différencier des formes adultes, dont le bouchon est violet, précise le ministère de la Santé. Cela permet d’éviter les erreurs médicamenteuses. »
« Nous avons commandé 1,9 million de doses de vaccins pédiatriques en décembre et 1 million en janvier, assure le ministère de la Santé. Ces doses sont réceptionnées cette semaine le mardi et le jeudi. Certains centres de vaccination pourront commencer la vaccination des enfants vulnérables mercredi, d’autres vendredi. » Avec près de 3 millions de doses donc d’ici à février, cela couvre largement les besoins des 400.000 enfants vulnérables.
Une ouverture prochaine à tous les enfants ?
Cette vaccination des enfants à risque apparaît comme un premier pas avant une généralisation, qui se ferait sur la base du volontariat. Possible depuis son autorisation dans l’Union européenne le 25 novembre, elle est réalisée avec une version moins dosée du vaccin Pfizer.
Dans un contexte de flambée de l’épidémie en France, avec un taux d’incidence (proportion des nouveaux cas) qui explose chez les 5-11 ans, le gouvernement semblait y préparer les esprits depuis plusieurs jours. Dimanche, le Premier ministre Jean Castex a estimé que la vaccination des jeunes enfants était « une nécessité », soulignant que ce « sont des transmetteurs » du virus. Mais avant toute décision, le gouvernement attend l’avis, imminent, de la Haute Autorité de santé (HAS), qu’il a l’habitude de suivre.
Notre dossier sur le vaccin anti-Covid
Dans un avis publié le 6 décembre, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, l’un des organismes consultatifs créés pendant la pandémie, a déjà considéré que « les indications de la vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans paraissent réunies ». Il a conditionné néanmoins sa mise en place à l’obtention de données « en vie réelle » afin d’assurer « que la balance bénéfice-risque est favorable », ce qui pourrait intervenir après l’obtention des données américaines, « possiblement dès fin décembre ».
Preuve que le sujet est sensible, le gouvernement a aussi demandé l’avis du comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui devrait se prononcer jeudi. « Nous attendons également l’avis de la HAS qui pourrait nous conduire à faire évoluer le périmètre de cette campagne de vaccination pédiatrique », ajoute le ministère de la Santé. « On finira par y aller », prédit un poids lourd du gouvernement qui n’a « aucun doute » sur le fait que les feux seront bientôt tous au vert.